Descente de Croix , huile sur toile XVe siècle - Italie - format 200 X 85 cm.
• Le plâtre était rendu amorphe : « …en ajoutant progressivement de l’eau sur le plâtre au moment où il commençe à épaissir… environ 5 litres d’eau sont nécessaire pour « tuer » un kilo de plâtre à modeler, on change ensuite une fois par jour, pendant 1 mois, l’eau qui surnage. Enfin le plâtre est mis à égoutter dans un linge et séché à fond en galettes minces… »
• Avant d’aborder la partie descriptive des pigments utilisés par les artistes du XVe siècle, arrêtons-nous quelques instant sur un tout autre support que l’on trouve un peu partout dans la nature : « Le calcaire », support privilégié, utilisé par les artistes de la préhistoire pour réaliser les merveilleuses fresques qu’ils nous ont léguées…
Origines des roches calcaires :
• Ce sont des roches sédimentaires très communes, qui proviennent de la compactation et de la déshydratation d’un sédiment, le plus souvent de teintes claires et en couches superposées les unes au-dessus des autres, elles forment dans la nature des strates horizontales, mais aussi plissées ou inclinées (Jura, Provence, …).
• Les calcaires sont formés à 70 % de carbonate de calcium CaCO3 - calcite très finement cristallisée ; mais aussi de carbonate de magnésium MgCO3.
- Leur densité varie de 2,4 à 2,6 et leur dureté est faible (ils peuvent être rayés avec un couteau).
• Facilement solubles dans H2O et effervescents aux acide tels que l'acide chlorhydrique en solution (le gaz qui s'échappe est du dioxyde de carbone CO2, reconnaissable au fait qu‘il trouble l‘eau de chaux qui devient laiteuse…) l'acide éthanoïque ou acétique contenu dans le vinaigre ou encore l'acide tartrique (il se forme alors du tartrate de calcium et du CO2).
- Le chauffage à environ 900 °C produit de la chaux vive ou l'oxyde de calcium avec du CO2, qui sous l’action de l’eau se transforme en chaux éteinte, incapable de manifester sa vivacité une seconde fois…
- Les calcaires sont parfois issus directement de la précipitation du carbonate de calcium à partir du bicarbonate (CO3)2CaH2 dissous dans l'eau ; cette précipitation est favorisée par certains facteurs physico-chimiques notamment : augmentation de la température de l'eau ou de la teneur en dioxyde de carbone, chute de la pression, etc.
- Ils peuvent également contenir d’autres minéraux tels que la dolomite, l’aragonite, la silice, la sidérite, l’argile qui vont influer sur leurs couleurs : jaunes, gris, bruns et parfois noirs… lorsqu’ils contiennent de la matière organique (calcaires bitumineux).
• Les origines des calcaires sont variées :
- Les calcaires marins, comme la craie, le calcaire grossier (Bassin Parisien), généralement déposés par la mer, sont des roches presque exclusivement composées de restes de coquillages… Il existe plusieurs variétés de calcaires marins :
- Les calcaires coquilliers riches en débris de coraux, de mollusques, gastéropodes… (Aquitaine…).
- Les calcaires construits, ces roches sont particulièrement riches en organismes constructeurs de récifs (débris de coraux, algues, coquillages, …).
- Les calcaires lithographiques, roches à grains très fins (pierres à lithos, utilisées en imprimerie).
- Les calcaires oolithiques, formés de petites sphères calcaires, grains de sables, ou de coquilles enrobées par un ciment de même nature (calcite).
- Les calcaires bréchiques, ils sont composés de fragments de calcaires anguleux au sein d’un ciment de même nature.
- Les craies, Champagne, Ile-de-France, Artois, calcaires composés de grains très fins, elles sont constituées par des débris d’organismes généralement microscopiques : les coccolithes (corpuscules calcaires) et de carapaces de foraminifères (protozoaires).
• D’autres sont formés dans les lacs d’eau douce, les calcaires lacustres, ces roches désignent l’emplacement d’anciens lacs. Tout comme pour les calcaires marins, il en existe plusieurs variétés, (coquilliers, lithographiques, bréchiques) ils sont essentiellement composés de fossiles de poissons, mollusques (planorbes et limnées) vivant dans les lacs à très faible profondeur (Provence, Alsace…).
• Enfin les calcaires dus aux dépôts de sources minérales. Ce sont les calcaires, travertins et tufs ; autrefois l’eau des sources n'étant pas captée, les dépôts s’effectuaient en pleine nature, ces derniers emprisonnèrent la végétation ambiante : palmiers, lauriers, fougères... (Marne) ; il en est de même pour les tufs, notamment ceux de Seine-et-Marne où des empreintes de saules, bouleaux… de quelques dizaines de millénaires ont été exhumées…
- Les eaux souterraines ont également déposé des stalactites et de stalagmites en calcaire pur, cristallisé dans les grottes et cavités souterraines…
• Les calcaires peuvent parfois contenir une forte proportion d’impuretés notamment :
- Calcaires gréseux, calcaire contenant beaucoup de quartz
- Calcaires argileux et marnes, mélangés à de l’argile (entre 35 et 65 % d'argile),
les argiles calcareuses ou marnes argileuses contiennent 65 à 95 % d’argile + du calcaire
- Calcaires silicieux, calcaires composés de silice
- Calcaires ferrugineux, calcaires imprégnés de minerai de fer.
- Le calcaire métamorphisé, donne du marbre…
• Quand un sous-sol est composé de craie, on dit que le paysage est crayeux…de même qu’un paysage, avec des plateaux calcaires fissurés, entaillé de vallées profondes, associé à un réseau souterrain bien développé porte le nom de relief karstique. Ces formes karstiques constituent le terrain de préférence des spéléologues.
• Les calcaires sont utilisés comme pierres de construction ou d'ornement, pour l'amendement des sols, la fabrication de la chaux...
- Les calcaires argileux sont employés dans la fabrication du ciment. Les crayeux blancs, nettoyés de leurs impuretés et réduits en une poudre fine portent le nom de blanc de Meudon ou blanc d'Espagne, utilisés notamment dans la restauration d’œuvres d’art (tableaux…).
- Mais aussi comme charge minérale pulvérulente dans divers produits industriels (plastiques, colles, récurrents... ) et comme fondant dans la fusion du verre (en sable) et dans la fusion des métaux ferreux (en castines).
• Souvent les restes d’organismes marins (fossiles) déposés au cours de la période sédimentaire calcaire, sont pris dans ces lits… L’examen des roches calcaires et de leurs fossiles est un excellent moyen pour reconstituer le passé lointain des continents, elles sont un outil indispensable pour la stratigraphie…
A propos de la craie :
C’est une roche calcaire tendre, composée à 90 % de CaCO3 (carbonate de calcium), ayant sédimenté au Crétacé supérieur ; elle contient des restes d’organismes pour la plupart microscopiques, des Oursins, des lamellibranches (inocérames), des bryozoaires, des éponges, des brachiopodes, des bélemnites et des ammonites.
• Elle a une densité de 1,5 et une dureté d’environ 2,0 ; soluble dans les acides, l’eau douce et l’eau de mer ; chauffée elle se transforme aux environs de 900 °C en chaux vive…
• La craie, un calcaire à microorganismes et à grain fin, est essentiellement constituée de débris microscopiques accolés les uns aux autres, faiblement cimentés par de la calcite. Il subsiste cependant des vides qui en font une roche poreuse, friable et perméable, comme - par exemple - le sable...
• Elle se compose :
- De coccolithes, constituées d'un assemblage de plaquettes calcaires ; qui recouvraient les flagellés (minuscules êtres unicellulaires), et que l’on retrouve en très grande quantité dans les couches de craie ; à la mort de l'algue, le squelette tombe vers le fond ; les coccolithes se dissocient et s'accumulent pour constituer le composant majeur des boues crayeuses.
- De foraminifères planctoniques, petits coquillages blancs et de foraminifères benthiques, grands coquillages blancs (débris de carapaces), également en grande quantité mais toutefois moins nombreux que les coccolithes.
- La partie non-carbonatée, très faible, est composée de quartz, de petits feldspaths, de micas, de minéraux lourds, de glauconite, d'argiles (illite et montmorillonite).
• Les craies fines sont très riches en coccolithes et contiennent moins de foraminifères ; les craies grossières (région parisienne) sont plus riches en foraminifères, ce sont eux qui prédominent…
- A l'origine, la craie avait la consistance d'une boue qui, au fil du temps, s'est compactée en expulsant son eau (phénomène de déshydratation) et en se cimentant…
- Elle s'est déposée au cours du Crétacé supérieur. La craie, contrairement aux autres calcaires, est une roche rare que l’on trouve outre le Bassin Parisien déjà cité, en Champagne, en Artois, en Bretagne, en Normandie… notamment les imposantes falaises d’Etretat… On en trouve également au Danemark, en Angleterre, …
• La craie est notamment employée en tant que matériau de construction, dans la fabrication de la chaux, mais aussi pour enrichir la terre agraire…
• Sa première utilisation remonte à la préhistoire, en tant que " Blanc " dans les fresques rupestres...
Le BLANC :
Blanc de Plomb :
• Le blanc de plomb est un carbonate de plomb basique contenant 70 % de carbonate de plomb et 30 % d'hydrate de plomb 2PbC3 Pb(OH)2, on trouve le carbonate de plomb dans la nature sous forme de cristaux en forme de prismes blanc transparent : la cérussite (Pb CO3), qui toutefois ne semble pas avoir été utilisée en tant que pigment.
• Remarque : « Le blanc de plomb » est nommé ainsi lorsque ce produit est pur et « céruse » dès qu’il est mélangé à de la craie ...
• La méthode de fabrication du blanc de plomb consiste à exposer aux vapeurs de vinaigre (acide acétique) contenues dans un récipient en argile, des feuilles de plomb durant plusieurs semaines. Le récipient enfoui dans du fumier de cheval, apporte la chaleur et le CO2 nécessaire à la carbonatation de l'acétate de plomb formé dans un premier temps. La vapeur d'eau produite par le vinaigre permet la formation d'hydroxyde de plomb. Le plomb métallique se convertit alors en une croûte de blanc de plomb que l'on sépare du métal non transformé. Il est ensuite lavé et broyé pour être utilisé comme pigment. Durant ces dernières opérations, la santé des ouvriers travaillant dans les fabriques se détériorait progressivement en respirant la poussière de blanc de plomb…
• Remplacé compte-tenu de son extrême toxicité au XIXe siècle…
• Le blanc est la nuance la plus utilisée dans la peinture occidentale, il a pour effet lorsqu’il est mélangé aux couleurs qu’il faut éclaircir de remplacer la lumière dans la peinture. Le blanc de plomb fut le principal pigment blanc utilisé par les artistes de la Renaissance ; combiné à une huile siccative, il compte parmi les pigments les plus actifs en réduisant le temps de séchage, il stabilise également les dégagements acides dus au vieillissement tout et en améliorant la stabilité de l’ensemble du système… - Son utilisation se comprend aisément puisque ce composé était utilisé non seulement comme pigment mais intervenait également dans la couche de préparation et dans « l'imprimitura » - l’imprimitura utilisée par certaines écoles de peinture du XIIIe au XVIIe siècle, consistait en une couche intermédiaire qui se situait entre la couche préparatoire et la couche picturale, généralement striée, qui avait pour effet de structurer et donner une certaine animation à la couche picturale… - Le blanc de plomb peut être associé avec une grande variété de liants : il se combine notamment avec le liant à l'œuf mais se mélange tout aussi bien avec une huile siccative on le retrouve trouve par exemple dans les portraits réalisés notamment par les artistes Hollandais des XVI et XVIIe siècles (coiffes blanches etc.) - Outre, ses nombreuses affinités avec les différents liants, le blanc de plomb offre aussi des propriétés intéressantes : ce pigment présente notamment un indice de réfraction élevé et un pouvoir couvrant important… de plus, il n'est pas affecté par la lumière…C’est l'une des meilleures couleurs de la palette du XVe siècle ; par contre il est préférable éviter de l'associer au vermillon et à certains jaunes…
• Système cristallin : Rhomboédrique
• Indice de réfraction : 1,94 - 2,09
• Chauffée à une température modérée, la céruse se transforme en massicot Pb2 SnO4, un très beau jaune (voir les Jaunes), et à une température plus élevée le massicot se transforme en litharge puis en minium Pb2 3O4 (voir les Rouges)…
• TRES TOXIQUE
A propos de la cérussite (minéral) :
Première description moderne par Johann Gotschalk Wallerius sous le nom de « Minera plumbi spathacea » en 1747, mais elle sera nommée et décrite en 1845, par Wilhelm Karl Ritter Von Haidinger (Vicenza, Vénitie, Italie).
l’origine de son nom vient du latin « CERUSSA » blanc de plomb, donné par PLINE au carbonate de plomb synthétique.
• La cérussite est un minéral secondaire qui se forme à partir de la galène dans des zones d'altération (en général lorsque les filons recoupent des calcaires ou des dolomies - roches carbonatées sédimentaires naturellement, les gisements les plus importants se trouvent dans les zones d'altération profondes comme les désert. La cérussite est un minerai important de plomb ; on la trouve généralement en compagnie de la galène, la barytine, l’azurite, la malachite, la pyromorphite, la sphalérite, la smithsonite, l’anglesite
• Remarque : le minéral a été agréé par l’I.M.A. sous le vocable de « cérussite »et non de « cérusite » (appellation francophone).
• La cérussite est un carbonate naturel de plomb PbCO3 (composition : 83,5 % d'oxyde de plomb (PbO), 16,5 % de dioxyde de carbone (CO2), impuretés, traces : Sr (strontim), Zr (zinc), Cu (cuivre)
• Le minéral appartient à la classe chimique : V CARBONATES
- Sous-classe chimique : Carbonates anhydres (sans anion)
- Groupe des Aragonites : Aragonite CaCO3, Witherite BaCO3, Strontianite SrCO3, Cérusite PbCO3.
- Un système cristallin : Orthorhombique
- Classe de symétrie : 2/m 2/m 2/m - Holoédrie orthorhombique
- Réseau de Bravais : Primitif P
- Sa dureté : 3 à 3,5
- Sa densité : 6,58
- Couleur : Incolore, blanc, gris, fumé, bleu, vert, noir, jaune.
- Clivage : {110} et {021}, bons ; {010} et {012}, pauvres - prismatique peu net (une seule direction). Minéral fragile et cassant
- Le minéral est transparent à translucide à opaque, luminescent, généralement fluorescent - crème-blanc au jaune dans la lumière UV d'onde courte.
- Il entre en effervescence faiblement avec l’acide chlorhydrique et se dissout dans acide nitrique.
Il exécute également des réactions intéressantes pendant l'essai de chalumeau : un chauffage à feu doux
fait virer la cérussite du jaune au brun rouge en fonction de l’intensité de la chaleur.
- Son refroidissement provoque la formation d’un globule cristallisé à facettes; une faible augmentation de la chaleur aboutit très rapidement à une transformation en plomb…Les spécimens peuvent être fragiles et doivent être manipulés avec soin.
- La cérussite est facilement identifiable de par son lustre lourd et brillant, ses habitudes cristallines, sa couleur et son type de gisement… notamment de l’aragonite : lustre moins brillant , entre en effervescence fortement en acide chlorhydrique et sa densité plus faible (2.9 - 3.0), de l’anglesite qui n'entre pas en effervescence du tout en acide chlorhydrique ou ne se dissout pas en acide nitrique, et ne forme jamais les cristaux jumelés. Autrement très difficile à distinguer ; ou bien encore de la phosgenite dont la dureté est moins élevée et qui produit une fluorescence orangée. L’identification peut également se faire par diffraction aux rayons X et par l’analyse chimique.
- Macles : contact simples ou cycliques sur {110}, plus rare sur {130}, aspect étoilé ou réseau pseudohexagonaux ou réticulés.
- Notons également que si la cérussite naturelle n'a pas le même système cristallin que celle obtenue artificiellement : Orthorhombique - Rhomboédrique, elles ont par contre la même formule chimique, c'est pour cette raison qu'on les qualifie de dimorphiques.
- Indice de réfraction : 1,80 à 2,07.
. Le minéral a un lustre : adamantin, vitreux, résineux, nacré, submétallique, gras ; les croissances fibreuses, qui sont rares, peuvent être soyeuses.
- Une couleur : incolore, blanc, gris, fumé, bleu, vert,noir, jaunâtre.
. Une trace : Blanche, grise.
. Cassure : conchoidale, irrégulière ; minéral fragile cassant.
- La cérussite est pseudomorphosée avec l’Anglesite, la Galène et la Phosgenite
La cérussite se présente généralement en petits cristaux, le plus fréquemment aplatis, mais aussi en grands cristaux (15cm) regroupés en lattes squelettiformes, ou en jumeaux en forme de grands « V ». On la trouve également sous forme massive, en encroutements fibreux, réticulé, aciculaire, en gerbe de blé ; ou plus communément en incrustations, ou bien encore constitué de petites aiguilles fragiles.
. Morphologie : Tabulaire, isométrie, articulaire, reticule, agrégat, massif, grenu, stalactitique, fibreux, pulvérulents, bipyramidal, prismatique, pseudohexagonal, courbe, étoilé, bacillaire, compact, terreux…
- Minerai de plomb et accessoirement d'argent, qui a été par le passé a été employé comme colorant blanc. De grandes masses sont exploitées dans le Kazakhstan et en Russie. C'est également un minerai prisé des collectionneurs, notamment quand il forme les cristaux jumelés...
. Localisation : Namibie, grands monocristaux comme les jumeaux et l'intergrown en forme de V « flocons de neige » ; Maroc, cristaux fins; Australie - Nouvelle Galle ; Italie, petits cristaux - Sardaigne ; Angleterre - Cornouaille ; Iran ; Magdalena, Socorro Cie., Mexique, Etats-Unis, les cristaux blancs fragiles de Cochise Cie., Mines de Wheatley de Phoenixville, Chester Cie., Pennsylvanie, Mine de Santa Cruz Cie., Arizona ; … France : Mine des Farges, Ussel (Corrèze), Aude, Languedoc-Roussillon ; …
- La première description moderne fût faite par Johan Gottshalk Wallérius en 1747, chimiste et minéralogiste Suédois, membre de l'Académie Royale Suédoise des Sciences.
Né le 11 juillet 1709 à Grande-Mellösa (Närke). Le jeune Wallérius, fils d'Erick Nilsson Wallérius, étudie tout d'abord à la maison, puis il suit des études de mathématiques, physique et de médecine à l'université d'Uppsala (fondée en 1747). Docteur en Médecine en 1735, il est ensuite nommé Maître de conférence à Uppsala, puis en 1750, il est le premier titulaire de la nouvelle chaire de chimie... Il doit se retirer pour des raisons de santé quelques années plus tard (1767) et décède le 16 novembre 1785 à Uppsala.
Il est considéré comme le fondateur de la chimie agricole, il a également publié de nombreuses études dont notament " Minéralogie, ou Descriptif général du Règne Minéral " (1753). Il fut également membre de l'Académie des Sciences de Saint-Petersbourg…On lui doit notament la description du Réalgar Romersk Alunsten (synonyme d' alunite) 1747, Stalagmites coralloïdes (synonyme d' aragonite coralloïde) 1778 Volfram (synonyme de wolframite)
• Publication : Johann Gotschalk Wallerius :" Mineralogia, eller Mineralriket " Stockholm: 295 (as Minera Plumbi spathacea - 1747) .
- Johann Gotschalk Wallerius :" Minéralogie ou description générale des substances du règne minéral ", Volume 1 (Paris 1753)
- Wilhelm Karl Ritter von Haidinger :" Manuel de minéralogie déterminée " Vienne: 503 ( Cerussite -1845).)…
• TRES TOXIQUE
LES JAUNES :
L'Ocre Jaune :
L'origine de son nom provient du grec « okra » qui signifie « terre jaune », l'ocre jaune est un silicate d'alumine (kaolin), ferrugineux (goethite) et siliceux (quartz). • C'est un pigment naturel qui doit sa couleur jaune, à l'association d'un pigment minéral, un oxyhydroxyde de fer, la goethite alphaFe 3+ O(OH) avec une argile, la kaolinite, minéral composé de silicate d'aluminium hydraté Al2Si2O(OH)4. - La roche est une formation sableuse constituée de grains de quartz (environ 80 %) amalgamés à de l'ocre.
• Incontournable et très apprécié des peintres, ce pigment très sûr a été utilisé avec bonheur tout au long de l'histoire de la peinture, Hommes Préhistoriques, Egyptiens, Grecs, Romains… L'ocre jaune forme une pâte couvrante, colorante, très résistante, sa stabilité et sa solidité sont remarquables, sa fixité à la lumière est excellente ; bonne siccativité ; de plus il est compatible avec n'importe quel pigment et avec la plupart des liants…
- Indice de réfraction : 2,00 à 2,40.
- Par la calcination de l'ocre jaune on obtient un ocre rouge, le pigment est un oxyde de fer (hématite alphaFe3+O). • Localisation : France : Bourgogne ; Monts de Vaucluse, à Roussillon ; Yonne ; Minas Gérais, Brésil ; Espagne ; … • NON TOXIQUE
A propos la Goethite (minéral) :
Dédiée au philosophe et poète allemand Johann Wolfgang Von Goethe, la goethite à été décrite pour la première fois par Johann Georg Lenz en 1806, c'est un minerai ferrifère qui fut découvert dans la localité type de Hollerter Zug, Kirchen Rheinland - Allemagne.
• La goethite est connue depuis la préhistoire pour son usage en tant que colorant notamment dans la plupart des représentations pariétales paléolithiques - l'art du monde des ténèbres - c'est à la lueur de torches, très certainement en bois résineux, que les premiers artistes exécutèrent il y a plus de dix mille ans les peintures qui ornent les parois calcaires des grottes de la vallée de la Vézère (Lascaux, Font-de-Gaume, …). Je n'aborderai pas dans cette partie les différentes évolutions de cet art pariétal ni le phénomène de chauffage des oxydes de fer, qui a permis à ces artistes de faire varier les tonalités de ces pigments notamment de l'ocre au rouge... Je me contenterai d'ajouter que ces oxydes de fer sont regroupés en deux variétés : - Les oxydes de fer anhydres (hématite, magnétite…) - Les oxydes de fer hydratés ou hydroxydes de fer (goethite, lépidocrocite...).
• Après l'hématite, la goethite est un minerai de fer très important. Elle se forme dans les gisements secondaires oxydés ainsi que dans les filons de basse température. La goethite résulte de la désagrégation d'autres minerais riches en fer. Le minéral peut également être précipitée par les eaux souterraines ou dans d'autres conditions sédimentaires, on la trouve aussi sous la forme de minerai primaire dans les dépôts hydrothermaux… habituellement associée avec la limonite, l'hématite, l'allcharite, la lépidocrocite, la pyrite, la pyrolusite, la sidérite, la marcasite…
• C'est un oxyhydroxyde de fer, alphaFe3+O(OH), (composition : Fe 62,9 % , O 27,0 % , H2O 10,1 % ).
• Le minéral appartient à la classe chimique : IV OXYDES. - Sous-classe : Hydroxydes et hydrates ~ Groupe diaspore. - La goethite a un système cristallin Orthorhombique - bipyramide rhombique. - Classe de symétrie 2 / m 2 / m 2 / m Holoédrie orthorhombique. - Système de Bravais : P Primitif. - Sa dureté est de : 5,0 à 5,5 - Sa densité est de : 4,3. - Clivage : Oui, suivant le pinacoïde. - Sa cassure est irrégulière, conchoïdale à échardes.
• Minéral fragile, cassant, la goethite est transparente à translucide à opaque. - C'est un minéral paramagnétique ou magnétique, pratiquement infusible sur le charbon de bois, il devient magnétique lorsqu'il est chauffé. - La goethite est partiellement soluble dans les acides et KOH. - La feroxyhyte et la lépidocrocite sont polymorphes de l'oxyhydroxyde FeO (OH) de fer, bien que ces derniers aient une formule chimique identique à la goethite, ils ont des systèmes cristallins différents ce qui fait d'eux des minéraux distincts. - Pseudomorphosée avec d'autres espèces comme la marcassite, la scorodite, la sidérite, la sphalérite ou la pyrite. - Indice de réfraction : 2,26 à 2,27 - Le minéral a un lustre adamantin, métallique, mat, soyeux. - Une couleur brune, brun noirâtre, rougeâtre, brun rougeâtre, jaune brunâtre, ocre jaune. - Une trace jaune, orange, marron, jaune brunâtre.
• Il est possible distinguer la goethite de l'hématite par la trace, la structure cristalline, et de la limonite par sa structure soyeuse, fibreuse et radiée. Le magnétisme, apparaissant lorsque la goethite est chauffée permet de la distinguer d'autres minéraux semblables.
• Les cristaux sont rares, ils sont aciculaires, prismatiques, parfois minces, aplatis, noirs, brillants et isométriques, avec les faces striées. - Plus généralement la goethite se présente sous la forme de plaquettes fragiles à surfaces veloutées formées d'aiguilles groupées en rosettes brillantes. On la trouve également en fibres, mais plus typiquement, massive à surface réniforme, en masses concentriques et oolithiques, à grains fins, compact et croûtes terreuses, sous la forme d'accumulations stalactitiques, d'oocytes…
• La goethite est utlisée en tant que minerai de fer, elle est également employée comme colorant… Elle peut parfois trouver des emplois comme gemme, pierres fines…
• La première description fut faite, comme je l'ai précédemment souligné, par Johann Georg Lenz, théologien et minéralogiste Allemand en 1806. Né le 2 avril 1748 à Schleusingen en Allemagne, le jeune Lenz étudie la Théologie et la Philosophie à l'université d'Iéna jusqu'à ce que une impulsion le pousse à suivre des études scientifiques et plus particulièrement de minéralogie, s'en suivent alors des publications telles que : « La Table des Fossiles » (1780) ; «Tableau du règne animal » (1781) ; « Traité du Basalte »(1789), puis en 1796 un « Manuel de la Minéralogie » … Il fonde également, à cette époque la « Société Minéralogique » à Iéna, première société consacrée exclusivement aux études minéralogiques (dont Goethe fut membre), enfin il publie son œuvre principale « Guide complet de la minéralogie » (1819 ~ 1820). Il décède le 28 février 1832 à Iéna.
• Publication : « The System of Mineralogy » of James Dwight Dana and Edward Salisbury Dana Yale University 1837-1892, Volume I: Elements, Sulfides, Sulfosalts, Oxides. • TOXIQUE
A propos de la Kaolinite (minéral) :
Baptisée du nom de la localité où elle fut découverte en 1806, par S.W. Johnson & M. Blake : colline de Kao-Ling, près de Jaucha Fa, province de Jianxi - CHINE, (« Kao » élevée, « Ling » colline).
• La kaolinite est un minerai d'argile secondaire, qui dérive des silicates d'aluminium inaltérés des sols, ou en place dans les roches, sous la forme d'un minéral résultant de l'altération des feldspaths des granites et des pegmatites, on la trouve habituellement avec la fluorine, le microcline, la pyrite, l'augite, le quartz, la muscovite, … - Sa structure se compose de feuilles de silicate (Si2O5 ) métallisées sur des couches de gypsites, oxyde d'aluminium sur couche d'hydroxyde Al2(OH)4.
• La kaolinite est un alumino silicate hydraté AL2Si 2O5 (OH)4 (composition : Al2 O3 39,5 %, SiO2 46,5 %, H2O 14,0 %), elle contient des traces de Fe, Mg, Na, K, Ti, Ca, H2O.
• Le minéral appartient à la classe chimique : VIII SILICATES. ~ Groupe d'appartenance Kaolinite - Serpentine. - Sous-classe chimique: Phyllosilicates ~ sous groupe Kaolinite. - Elle a un système cristallin triclinique (Anorthique) - Une Classe de symétrie : 1 Hémiédrie triclinique. - Un Réseau de Bravais : P Primitif. - Sa dureté est de : 2,60, - Sa densité est de : 2,0 à 2,50 - Clivage : Oui - {100} parfait. - Sa cassure est terreuse.
• Minéral opaque, translucide, transparent ; fragile, cassant, flexible mais non élastique, plastique, expansif. - La kaolinite donne une couleur vive lorsqu'elle est chauffée après avoir été imbibée de nitrate de cobalt [Co(NO3)2.6H2O]; elle a une odeur terreuse ; elle est en outre non fluorescente. . Le minéral contient habituellement un peu d'uranium et de thorium, ce qui le rend très utile dans la datation radiologique.
- Kaolinite, dickite, halloysite et nacrite sont polymorphes, ils partagent la même chimie tout en ayant des structures différentes. - Pseudomorphosée avec la leucite, la scheelite, la wolframite… - Indice de réfraction : 1,55 à 1,57. Le minéral a un lustre mat, terreux, nacré. - Une couleur blanche, blanche brunâtre, blanche grisâtre, blanche jaunâtre, vert grisâtre. - Une trace blanche.
• Il est possible d'identifier la kaolinite par son lustre, sa douceur, sa couleur ; elle est en outre plus friable que la pyrophyllite -1A, & -2M ; son identification peut également se faire par diffraction des rayons X et par l'analyse chimique.
• La kaolinite se présente habituellement en masses compactes dont les individus cristallins ne sont pas visibles, terreuses, ternes ou pseudomorphes des feldspaths. Les cristaux sont rares, ils sont généralement très petits, microscopiques, pseudo-hexagonaux, lamellaires, finement grenus.
• Le minéral est utilisé dans la céramique, la médecine, en produits de beauté (cosmétiques), elle est également employée dans les peintures et les encres, sa plus grande utilisation réside cependant dans la production du papier…
• Localisation : Kao-Ling, Jiangxi - Chine ; Cornouailles, Angleterre ; Nouvelle-Ecosse, Canada ; Macon, Bibb County, Géorgie - U.S.A. ; Allemagne ; Ukraine…
France : Limoges, Haute-Vienne ;…
• Une description de la kaolinite fut faite par Alexandre Brongniart (1770 ~1847), à la fois géologue, minéralogiste et paléontologue français, etc., membre de l'Académie des Sciences, il est le fils de Alexandre Théodore Brongniart (architecte). Sorti de l'Ecole des Mines et disciple de Daubenton, les recherches minéralogiques de Brongniart commencent vraiment après sa rencontre avec Haüy qui lui apprend à distinguer les minéraux… Il lui succèdera à la chaire de minéralogie du Muséum d'histoire naturelle de Paris… Dès 1833, il publie un mémoire : « Principes essentiels de la Minéralogie » qui se fonde sur la composition chimique en tenant compte de la cristallographie. Deux ans plus tard, il entreprend avec Delafosse la rédaction du « Règne Minéral ou Histoire Naturelle », puis, en 1844, il publie un « Traité des Arts Céramiques et Potiers ». Il restera pendant 47 ans, Directeur de la Manufacture de Sèvres, de 1800 jusqu'à sa mort le 7 octobre 1847 à Paris.
• NON TOXIQUE
Jaune d'antimoine (antimoniate de plomb) :
Jaune de Naples « Giallo di Napoli », baptisé ainsi en raison du fait qu'il était - à l'époque des Romains - collecté à l'état de dépôts naturels sur les pentes du Vésuve. Il fut ensuite synthétisé et c'est sous cette forme que les artistes de la Renaissance l'employèrent.
Certains traités anciens de peinture mentionnent le Jaune de Naples sous le nom de « Giallorino » , d'autres indiquent que giallorino est tout simplement un autre jaune de plomb et d'étain, une autre possibilité est que le nom ait été utilisé pour ces deux couleurs à base de plomb, ces dernières étant considérées comme des nuances d'un même pigment…
• Le giallo di Napoli est un antimoniate de plomb (II), Pb(SbO3)2 ou Pb(SbO4 ) 2.
Son mode de fabrication consiste à chauffer jusqu'à fusion de la céruse (12 onces), du sulfure d'antimoine (2 onces), de l'alun calciné (½ once), et du chlorhydrate d'ammoniaque (1 once). Après avoir pulvérisé et mélangé le tout, l'ensemble est placé dans un creuset en terre que l'on bouche. L'exposition se fait tout d'abord à feu doux, puis la chaleur est progressivement augmentée jusqu'à ce que le creuset devienne modérément rouge… Le résultat de cette oxydation est le jaune de Naples, il s'agit d'un oxyde de plomb et d'antimoine.
• Le jaune de Naples est l'un des plus anciens pigment de synthèse connu, on en retrouve la trace à Babylone, en Assyrie, sous la XIXe dynastie Egyptienne… Pigment très réputé, notamment pour les émaux, il fut très utilisé par les peintres médiévaux et les grands-maîtres de la Renaissance. - Sa siccativité est excellente, il a en outre une bonne fixité à la lumière, par contre il n'est pas très couvrant, ni très stable dans les mélanges à cause de la présence de plomb… Il fut cependant fréquemment utilisé en lieu et place du blanc de plomb pour éclaircir une couleur sans l'assourdir.
• Remplacé au XIXe siècle compte-tenu de son extrême toxicité…
• Minéral : Bindheimite - - Système cristallin : Isométrique - Gyroïdal. - Indice de réfraction 2,01 à 2,28.
• Il existe de nos jours deux nuances du jaune de Naples : un jaune de Naples clair (oxyde de fer, de zinc, de sulfure de cadmium), et un foncé (oxyde de fer, de zinc, de sulfure de cadmium, séléno sulfure). • TRES TOXIQUE
L'Orpiment (minéral) :
La première description de l'orpiment fut faite par Pline l'Ancien en l'an 77, son nom est un dérivé du latin : « Auripigmentum », de « aurum »: or et « pigmentum » : pigment, « pigment d'or », en raison de sa couleur si caractéristique. - Connu des Égyptiens, des Grecs, des Romains, mais aussi en Perse et en Asie, l'orpiment a petit à petit supplanté le jaune de plomb utilisé dans la peinture de chevalet occidentale, très apprécié des artistes médiévaux (notamment dans l'enluminure) et des Vénitiens ; il était importé d'Asie mineure…
• Pigment très lumineux, existant à l'état naturel, l'orpiment forme une pâte très couvrante, stable, il a en outre une bonne siccativité, mais par contre une compatibilité limitée avec d'autres pigments notamment les pigments de plomb et de cuivre comme la céruse, le vert de gris… de plus il a une forte tendance à noircir à l'air. Certains traités de peinture mentionnent qu'il ne devait pas être touché avec un couteau en fer
• Remplacé au XIXe siècle en raison de sa toxicité…
L'orpiment a été fabriqué artificiellement à partir du XIIIe siècle en mélangeant ensemble du réalgar et du soufre. Il est également connu sous le nom de « Jaune royal , ou Orpin de Perse » …J'ajoute que la version artificielle est plus proche du réalgar que l'orpiment naturel…
• C'est un minéral rare que l'on trouve habituellement associé au réalgar dans les filons de basse température, l'orpiment est aussi un dépôt de sublimation d'origine volcanique, ou de sources thermales chaudes ; sous forme poudreuse, il peut également être un produit d'altération du réalgar habituellement accompagné de stibine (Sb2S3). - Cette association avec le réalgar (AsS) - je reviendrai plus en détail sur le bisulfure d'arsenic dans la partie consacrée aux rouges - et la stibine permet notamment de le distinguer d'autres minéraux jaunes comme les minéraux d'uranium. Outre la stibine et le réalgar, il est également associé avec la calcite, la barytine, le gypse…
• L'orpiment est un trisulfure d'arsenic : As2S3 (composition : As 61,0 %, S 39,0 %), il contient des traces de Hg, Ge, Sb.
• Le minéral appartient à la classe chimique : II SULFURES.
- Sous-classe chimique : Sulfures non-métalliques - Groupe Orpiment. - L'orpiment a un système cristallin : Monoclinique ~ Prismatique. - Une classe de symétrie : 2 / m Holoédrie monoclinique. - Un réseau de Bravais : P Primitif. - Sa dureté est de : 1,5 à 2,0. - Une densité de : 3,4 à 3,5. - Clivage : OUI, micacé, parfait sur les faces du pinacoïde ; les feuillets de clivage sont flexibles mais non élastiques. - Sa cassure est subconchoïdale, feuilletée.
• Minéral transparent à translucide, sectile, flexible.
L'orpiment fond facilement en donnant une masse brillante qui s'étale et se volatilise en laissant une odeur d'ail (due à l'arsenic).
- Il est, en outre, soluble dans l'acide nitrique (HNO3) et l'eau régale dégageant une odeur de soufre et d'ail hautement toxique. Il est instable lorsqu'il est exposé à la lumière, de ce fait il doit être conservé à l'abri dans l'obscurité. - Le minéral n'est ni magnétique, ni radioactif. - Pseudomorphosé avec le réalgar, la barite… - Indice de réfraction : 2,40 à 3,02. - L'orpiment a un lustre : Gras, nacré, adamantin. - Une couleur jaune d'or, jaune orange, brun, jaune brunâtre, brunâtre orange, jaune. - Une trace jaune pâle, jaune citron.
• Sa couleur, si particulière, fait qu'on ne peut le confondre avec aucun autre minéral. Son clivage permet de le distinguer du soufre, de même que son association avec le réalgar et la stibine permet de le différencier des autres minéraux jaunes : notamment les minéraux d'uranium. Son instabilité à la lumière et son odeur d'ail lorsque le minéral est chauffé sont également des éléments déterminants. Son identification peut également se faire par diffraction des rayons X et par l'analyse chimique.
• Les cristaux sont rares. Ils ont un habitus prismatique et pseudo-orthorhombique, les faces généralement peu nettes sont difficiles à orienter ; elles sont striées. Macles possibles. L'orpiment se présente habituellement sous une forme massive, ou feuilletée, en croûtes, agrégats lamellaires, foliacés ou fibreux, mais aussi réniformes, botryoïdaux, granulaires, sphérolithiques.
• L'orpiment est notament employé en tant que minerai d'arsenic, dans la production du verre infrarouge, comme colorant dans les feux d'artifices, mais aussi en tant que photoconducteur et semi-conducteur, dans le processus de tannage ainsi que dans la production de linoléum… Gemme, pierres fines.
• Localisation : Saxe, Allemagne ; Rézbanya, Roumanie ; Caracoles, Bolivie ; San Bernardino, Californie - USA ; Japon ; Australie ;… - France : mine de La Gardette, Isère ; Haute-Loire ;…
• La première description fut faite par Pline le Naturaliste - Pline l'Ancien (Plinius Secundus) en 77 ; né en 23 après J.-C. dans une riche famille de Côme (Novum Comum) en Italie, le jeune Pline suit des cours à l'école des Rhéteurs à Rome, avant d'entamer une carrière militaire. Il est successivement gouverneur d'Espagne, puis préfet de la flotte de Misènes. Avide de sciences et de littérature, il décide de quitter l'armée lors des dernières années du règne de Néron. Cependant, dès son avènement, Vespasien (successeur de Néron) et ami de Pline le rappelle, en dépit de ses lourdes charges administratives de procurateur en Gaule narbonaise (70), il continue à rédiger des ouvrages notamment « sur la manière d'écrire », des biographies d'histoire : « Histoire des guerres de Germanie » à laquelle il participa en tant que commandant d'une aile de cavalerie, « le Studiosus » … Lors de l'éruption du Vésuve, le 24 août 79, il s'approche de trop près du cratère pour y observer le phénomène et meurt probablement asphyxié par les exhalations sulfureuses, à l'âge de 56 ans, l'année qui suit la publication de son « Histoire Naturelle » en 37 livres, une sorte d'encyclopédie dont les livres 33 à 37 traitent de la minéralogie et accessoirement de la métallurgie. • Publication : Dana and Edward Salisbury Dana Yale University 1837-1892, Volume I: « Elements, Sulfides, Sulfosalts, Oxides.» John Wiley and Sons, Inc., New York. 7th edition, revised and enlarged: 266-269. • TRES TOXIQUE
Le Safran : Teinte jaune fragile, obtenue à partir de pétales séchés de « Crocus Sativus » plutôt employée en mélange avec de la gomme-gutte pour raviver le vermillon et le cinabre… Peu résistant à la lumière il a une nette tendance à s'affadir... Tout comme « l’éosine », laque de géranium, photodégradable aux UV, qu’utilisait notamment Vincent van Gogh pour ses rouges et qui a pratiquement disparu de ses œuvres. • NON TOXIQUE
- A propos de la Gomme-Gutte : La gomme-gutte est une résine opaque, cassante, de couleur orangée, en masse, et jaune citron lorsqu'elle est diluée. Elle provient du guttier, un arbrisseau épineux, elle coule par incision ; connue des Égyptiens, elle fut également mélangée à l'huile. Elle est peu résistante à la lumière... • NOCIVE
• Avant de vous parler du massicot et de la litharge, quelques mots sur l'oxyde de plomb (PbO) qui les compose tous les deux... L'oxyde de plomb se présente sous deux états, soit amorphe : massicot, de couleur jaune vif, soit cristallisé après fusion : litharge, de couleur jaune-orangée. La litharge et le massicot de même que tous les oxydes de plomb sont utilisés comme pigments…
Le Massicot :
Est un jaune de plomb et d'étain Pb2SnO4 (type I - stanate de plomb) ou Pb(Sn,Si)O3 (type II - silicate de plomb, oxyde d'étain). Il fut découvert au XIIIe siècle...
Le Massicot est produit par le plomb de fusion, l'étain et du quartz, chauffés à environ 800°C. Le pigment est ensuite broyé et tamisé. - Très utilisé, notamment au XVe siècle, on le trouve principalement à cette époque dans les écoles Florentines et Vénitiennes... C'est une couleur stable avec la céruse, le vermillon, l'ocre jaune, le vert-de-gris, notamment ; excellente stabilité à la lumière, bonne siccativité...
• Remplacé compte-tenu de sa toxicité au XIXe siècle…
- Système cristallin : type I : Tétragonal - type II cubique, pyrochlore. - Son indice de réfraction est de : 2,0 - 2,2. • TRES TOXIQUE
A propos du Massicot (minéral) :
Baptisé du vieux nom français désignant l’oxyde de plomb, le massicot a été décrit pour la première fois par Jean ~ Jacques Huot en 1841. Il est l’une des formes minérales de fil (II), c’est un minéral rare d’origine secondaire, qui se forme comme la litharge (PbO rouge et quadratique) et le minium à partir de l’altération de la galène. On le trouve dans les zones oxydées de gisement de plomb habituellement en compagnie de la litharge, du minium (je reviendrai plus en détail sur cet oxyde de plomb (Pb3O4) dans le chapitre consacré aux rouges).
• Le massicot est un oxyde de plomb PbO, (composition : Pb 92,83 %, O 7,17 %).
• Le minéral appartient à la classe chimique : IV OXYDES. - Sous-classe chimique : Sulfures non-métalliques (métal rapport oxyde/oxygène = 2 et 1). - Le massicot a un système cristallin Orthorhombique - bipyramide - rhombique. - Classe de symétrie: 2 / m 2 / m 2 / m Holoédrie tétragonale. - Réseau de Bravais : P Primitif. - Sa dureté est de : 2. - Une densité de : 9,56 à 9,70. - Clivage : OUI - 1 {110 parfait} ; se distingue dans deux directions perpendiculaires, rarement vu.
• Le minéral est translucide à transparent, flexible. Il fond facilement et donne un verre de couleur jaune ; il est en outre lentement soluble dans le HCl. - Indice de réfraction : 2,51 à 2,71. - Le massicot à un lustre huileux, gras à terne - adamantin. - Une couleur : Jaune à jaune rougeâtre, dûe aux inclusions de minium. - Une trace : Jaune plus léger que la couleur, jaune rougeâtre.
• Son association avec la galène est l’un des meilleurs critères d‘identification, contrairement au soufre le minéral a une fusibilité sans flamme et sans fumée d’arsenic contrairement à l’orpiment. Le massicot peut également être identifié par diffraction des rayons X et par l’analyse chimique.
• Les seuls cristaux connus sont les cristaux de synthèse. - Dans la nature le massicot se trouve habituellement sous une forme de masses terreuses ou écailleuses il forme des films pulvérulents ou bien des revêtements squameux dans les cavités de corrosion du minéral.
• Morphologie : Enduit, massif, terreux, écaille, pulvérulen.
• Localisation : France : La Gardette, Isère ; Malines, Haute-Loire ; Sainte< -Croix-aux-Mines, Lorraine ;…
La première description fut faite par Pline l'Ancien (77), ce dernier précisant : « que ce pigment était utilisé pour imiter le cinabre... » Le massicot fut redécrit, en 1841, par Jean-Jacques Huot , géologue, minéralogiste français et grand collectionneur, né en 1790. C'est en suivant les enseignements de Saint-Fond , de Brongniart , de Cuvier ou de Desfontaines, mais aussi par ses propres lectures que Jean-Jacques Huot acquiert la formation de géologue. Dès 1824, il rédige des chroniques sur les fossiles dans un journal nommé « Le Corsaire ». Il est rapidement associé aux « Anales des Sciences Naturelles». C'est au début des années 1830, avec la fondation de « La Société Géologique de France », que grandit sa notoriété... Il est ensuite sollicité pour poursuivre le travail de Desmaret : « Précis de la Géographie universelle de Malte-Brun » . Auteur de nombreux articles pour l' « Encyclopédie Méthodique » . Il publie également un ouvrage sur la « Géographie, la Minéralogie et la Géologie. tout en dirigeant la « Géologie de la Crimée » ... Il décède en 1845... • Publication : « Nouveau manuel complet de minéralogie », Volume 1 Par Jean-Jacques-Nicolas Huot 1841 P.239. • TRES TOXIQUE
A propos de la Litharge (minéral) :
Le terme de litharge vient du grec « lithos » , pierre et de « arguros » argent ; ou selon d’autre sources du grec λιθάργνρος (lithargyros) nom donné par Dioscorides à un matériel obtenu pour séparer le fil de l'argent par la métallurgie du feu. La première description fût faite par Edgar Wherry (1885~1982), minéralogiste américain, en 1917, après sa découverte dans la localité type de Cuamongo, dans le comté de San Bernardino, Californie - USA. La litharge (oxyde rouge de plomb) est l’une des formes minérales normales de fil (II). C'est un minerai secondaire qui se forme à partir de l'oxydation de la galène dans les roches ignées, les roches sédimentaires, dans les zones oxydées de gisements de plomb habituellement avec le massicot, le minium, la galène, la plattnerite, l‘hydrocerussite…
• C'est un Oxyde naturel de plomb PbO, (composition : Pb 92,83 % , O 7,17 % ).
• Le minerai appartient à la classe chimique : IV OXYDES. - Groupe Litharge, - Sous-classe chimique : Oxydes de métal / O = 2 et 1 (métal rapport oxydes/oxygène = 2 et 1). - La litharge a un système cristallin : Tétragonal - Une classe de symétrie : 4 / m 2 / m 2 / m Holoédrie tétragonale - Un réseau de Bravais : P Primitif - Sa dureté est de : 2,0 - Une densité de : 9,6 à 9,7 - Clivage : Oui - 1; {110} parfait .
• Le minéral est transparent. - La litharge chauffée à 400° C. = protoxyde de plomb fondu et cristallisé. Le minéral n'est ni fluorescent, ni radioactif. - Indice de réfraction : 2,66 à 2,53. - La litharge a un lustre : Huileux, gras, mat. - Une couleur rouge. - Une trace rouge pâle.
- Pseudomorphosée avec la cérussite.
• Massicot et litharge ont la même composition chimique PbO, mais des systèmes cristallins différents, massicot : orthorhombique, litharge : tétragonal, c'est pour cette raison qu'ils sont qualifiés de dimorphiques - Le dimorphisme est la possibilité pour une substance de cristalliser sous deux aspects différents.
• Son association avec la galène est l’un des meilleurs moyens d’identification. Le minéral peut être confondu avec le minium (fil rouge) toutefois la densité de la litharge est plus élévée (9,6 - 9,7). La détermination peut également se faire par diffraction aux rayons X et par l’analyse chimique.
• La litharge forme des enduits en incrustation, avec une structure cristalline tétragonale interne, mais aussi des croûtes graisseuses apparentes…Les cristaux artificiels sont tabulaires.
• Morphologie : Croûte, enduit.
• La litharge à longtemps été utilisée comme pigment et comme produit siccatif dans la peinture de chevalet occidentale.
• Remplacée au XIXe siècle compte tenu de son extrême toxicité…
• Localisation : Cuamongo, comté de San Bernardino, Californie - USA ;
Allemagne, Forêt-Noire ; Grèce, mines de la zone de Lavrion ; Italie, Sardaigne, Piémont ; Mexique ; Maroc ;… France : Finistère (Poullaouen) ; Alsace ; Lozère ; Loire ;…
- La première description fût faite comme je l’ai précédemment souligné par Edgar Wherry minéralogiste américain, en 1904... A compléter......
• Publication : Larsen, E.S. (1917), « Massicot and litharge, the two modifications of lead monoxide » , American Mineralogist: 2: 18-19. • TRES TOXIQUE
• Voici à titre d'exemple une recette ancienne d'huile siccativée à base de sels de plomb, et de litharge :
- " Prenez de l'huile de lin ou de noix, un demi-sextier de Paris qui pèse environ une demi-livre ; mettez-le dans un pot de terre neuf ou vernissé ; jettez-y une demi-once de litharge (soit 15 grammes environ) pulvérisée, remuez un peu avec une spatule de bois et laissez bouillir à feu lent, sous une cheminée ou à l'air dans une cour, par espace de deux heures. Votre huile se consomme, mais peu. Laissez-la bien s'assoir puis versez votre huile épaissie par inclinaison et gardez-la pour vous en servir à divers usages..."
LES ROUGES :
Le Minium :
Le Réalgar :
Le Cinabre :
Le Vermillon :
L'Ocre Rouge :
Laque de Garance :
LES VERTS :
Le Vert Malachite :
Le Vert résinate de Cuivre :
Le Vert-de-Gris :
LES BLEUS :
Le Bleu Lapis-lazuli :
Le Bleu Azurite :
Le Smalt (bleu de...) :
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