Anciennes mines de Sainte-Marguerite-Lafigère : Différence entre versions

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Pour ceux qui ne connaîtraient pas cette ancienne exploitation de plomb ([[galène]] argentifère), commençons par une petite carte de localisation :<br>
 
Pour ceux qui ne connaîtraient pas cette ancienne exploitation de plomb ([[galène]] argentifère), commençons par une petite carte de localisation :<br>
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Le village de Sainte-Marguerite-Lafigère est situé dans les gorges étroites du Chassezac (au nord de Villefort), sur un promontoire rocheux, face au village lozérien de Pied-de-Borne. Les [[mine]]s se trouvent de part et d'autre du Chassezac, au sud-est de Sainte-Marguerite.<br>
 
Le village de Sainte-Marguerite-Lafigère est situé dans les gorges étroites du Chassezac (au nord de Villefort), sur un promontoire rocheux, face au village lozérien de Pied-de-Borne. Les [[mine]]s se trouvent de part et d'autre du Chassezac, au sud-est de Sainte-Marguerite.<br>
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Le site qui nous intéresse est en fait à cheval sur deux départements : au nord du Chassezac (rive gauche) la zone dite de La Rouvière située en Ardèche et au sud du Chassezac (rive droite) la zone dite des Essarts (ou Issarts) située dans le Gard. <br>
 
Le site qui nous intéresse est en fait à cheval sur deux départements : au nord du Chassezac (rive gauche) la zone dite de La Rouvière située en Ardèche et au sud du Chassezac (rive droite) la zone dite des Essarts (ou Issarts) située dans le Gard. <br>
  
 
Il est facile de se garer près des vieux bâtiments auprès desquels passe la route. Un panneau explicatif installé par l'association "BESAOU et Patrimoine" permet une première compréhension du site et de son histoire :
 
Il est facile de se garer près des vieux bâtiments auprès desquels passe la route. Un panneau explicatif installé par l'association "BESAOU et Patrimoine" permet une première compréhension du site et de son histoire :
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Après une intensification de l'activité au cours du 19ème siècle, c'est en 1877 que l'exploitation s'industrialise et se recentre sur La Rouvière et Les Issarts.<br>
 
Après une intensification de l'activité au cours du 19ème siècle, c'est en 1877 que l'exploitation s'industrialise et se recentre sur La Rouvière et Les Issarts.<br>
 
La concession dite du Chassezac fut créée par décret du 23 Février 1887, au profit de la compagnie des mines de Génolhac par fusion des anciennes concessions de Thines (Ardèche) et des Malons (Gard) auxquelles s'ajoute une zone d'environ 7 km<sup>2</sup>, non concédée jusque là, coincée entre les deux concessions précédentes et qui sera nommée "concession de Ste Marguerite-Lafigère".<br>
 
La concession dite du Chassezac fut créée par décret du 23 Février 1887, au profit de la compagnie des mines de Génolhac par fusion des anciennes concessions de Thines (Ardèche) et des Malons (Gard) auxquelles s'ajoute une zone d'environ 7 km<sup>2</sup>, non concédée jusque là, coincée entre les deux concessions précédentes et qui sera nommée "concession de Ste Marguerite-Lafigère".<br>
 
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|[[Image:Plan concession Chassezac.jpg|thumb|440px|Plan de la concession du Chassezac.<br>http://minesardeche.e-monsite.com/pages/plomb-zinc/concession-de-chassezac-l-historique.html]]
 
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De la faible rentabilité du gisement découlera une exploitation sporadique en trois courtes périodes (1877-1891, 1900-1908 et 1929-1931), où seront extraites quelques 42 500 tonnes de minerai brut, avec un rendement de 15 à 25% de Plomb et zinc, et 800 à 1 500 grammes d'[[argent]] à la tonne.<br>  
 
De la faible rentabilité du gisement découlera une exploitation sporadique en trois courtes périodes (1877-1891, 1900-1908 et 1929-1931), où seront extraites quelques 42 500 tonnes de minerai brut, avec un rendement de 15 à 25% de Plomb et zinc, et 800 à 1 500 grammes d'[[argent]] à la tonne.<br>  
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Un petit extrait de carte géologique pour commencer :<br>
 
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Le site qui nous intéresse occupe un [[filon]] quartzeux-barytique orienté pratiquement nord-sud, encaissé dans les schistes à séricite métamorphisés ("Schistes des Cévennes") au sud (coté Issarts) et dans un granite porphyroïde calco-alcalin ("Granite de la Borne") au nord (coté Rouvière). Ce filon, subvertical, a une puissance moyenne de 50 centimètres avec des zones pouvant atteindre 2 mètres.<br>
 
Le site qui nous intéresse occupe un [[filon]] quartzeux-barytique orienté pratiquement nord-sud, encaissé dans les schistes à séricite métamorphisés ("Schistes des Cévennes") au sud (coté Issarts) et dans un granite porphyroïde calco-alcalin ("Granite de la Borne") au nord (coté Rouvière). Ce filon, subvertical, a une puissance moyenne de 50 centimètres avec des zones pouvant atteindre 2 mètres.<br>
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La cheminée proche, encore en très bon état, correspond à un bâtiment qui abritait une machine à vapeur permettant le fonctionnement d'un câble aérien.
 
La cheminée proche, encore en très bon état, correspond à un bâtiment qui abritait une machine à vapeur permettant le fonctionnement d'un câble aérien.
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Ce câble permettait la mise en œuvre d'un transporteur capable d'emporter le minerai vers le Mas de l'Ayre, puis, de là vers la gare de Villefort. <br>
 
Ce câble permettait la mise en œuvre d'un transporteur capable d'emporter le minerai vers le Mas de l'Ayre, puis, de là vers la gare de Villefort. <br>
 
Le long du bâtiment, un escalier permet de s'élever dans la pente. On peut profiter de la vue pour repérer les zones intéressantes du secteur des Issarts dont nous parlerons plus tard. <br>  
 
Le long du bâtiment, un escalier permet de s'élever dans la pente. On peut profiter de la vue pour repérer les zones intéressantes du secteur des Issarts dont nous parlerons plus tard. <br>  
 
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Coté Rouvière, beaucoup de travaux (puits et galeries) existaient (une douzaine environ). Les numéros de la photo ci-dessous ne sont pas "officiels" ; c'est juste pour s'y retrouver dans ce sujet :
 
Coté Rouvière, beaucoup de travaux (puits et galeries) existaient (une douzaine environ). Les numéros de la photo ci-dessous ne sont pas "officiels" ; c'est juste pour s'y retrouver dans ce sujet :
 
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Un peu plus haut en escaladant dans des haldes et des caillasses, la galerie 3 :  
 
Un peu plus haut en escaladant dans des haldes et des caillasses, la galerie 3 :  
 
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Pour la galerie 1 il faut aller un peu en amont, près des ruchers et de la galerie EDF,  en-dessous du  niveau de la route. Peu de déblais de cette galerie ! Je pense que les stériles ont plus ou moins servi (avec ceux de la galerie EDF située un peu plus à sa gauche) à faire les plate-formes voisines. Un peu de quartz et de la baryte aux alentours.<br>
 
Pour la galerie 1 il faut aller un peu en amont, près des ruchers et de la galerie EDF,  en-dessous du  niveau de la route. Peu de déblais de cette galerie ! Je pense que les stériles ont plus ou moins servi (avec ceux de la galerie EDF située un peu plus à sa gauche) à faire les plate-formes voisines. Un peu de quartz et de la baryte aux alentours.<br>
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A partir de la route, la descente vers le Chassezac ne présente guère de difficultés ! Beaucoup de déblais des mines supérieures forment la pente.
 
A partir de la route, la descente vers le Chassezac ne présente guère de difficultés ! Beaucoup de déblais des mines supérieures forment la pente.
 
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La minéralogie de ces haldes : quartz (souvent en tête pyramidales), barytine (abondante, massive en général), galène (abondante), calcite, sphalérite (plus rare).<br>
 
La minéralogie de ces haldes : quartz (souvent en tête pyramidales), barytine (abondante, massive en général), galène (abondante), calcite, sphalérite (plus rare).<br>
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La plate-forme de la galerie 4 est à hauteur du "pont" qui permettait de passer en face. Il n'en reste que les piliers.<br>
 
La plate-forme de la galerie 4 est à hauteur du "pont" qui permettait de passer en face. Il n'en reste que les piliers.<br>
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Près du pont, des déblais (encore et partout!!) dans lesquels on découvre de la calcite en pétales et quelques géodes de calcite en jolies pointes blanches :<br>
 
Près du pont, des déblais (encore et partout!!) dans lesquels on découvre de la calcite en pétales et quelques géodes de calcite en jolies pointes blanches :<br>
 
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La traversée du Chassezac ne pose pas trop de problèmes en été ! Il faut juste choisir le bon endroit. L'eau est fraîche cependant.
 
La traversée du Chassezac ne pose pas trop de problèmes en été ! Il faut juste choisir le bon endroit. L'eau est fraîche cependant.
 
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===Les bâtiments de traitement du minerai===
 
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Sur la rive nord, les anciens bâtiments pour traiter le minerai. Une ancienne carte postale rend mieux compte de l'aspect de l'époque :<br>
 
Sur la rive nord, les anciens bâtiments pour traiter le minerai. Une ancienne carte postale rend mieux compte de l'aspect de l'époque :<br>
 
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Le bâtiment principal était destiné au concassage du minerai, tri, lavage et décantation. <br>
 
Le bâtiment principal était destiné au concassage du minerai, tri, lavage et décantation. <br>
  
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On remarquera que la plupart des bâtiments sont totalement dépourvus de toiture. Celles-ci furent en effet démontées en 1915 afin de récupérer l'acier des charpentes métalliques. <br>
 
On remarquera que la plupart des bâtiments sont totalement dépourvus de toiture. Celles-ci furent en effet démontées en 1915 afin de récupérer l'acier des charpentes métalliques. <br>

Version du 21 décembre 2020 à 21:35


Anciennes mines de Sainte-Marguerite-Lafigère



La mise en sécurité au printemps 2009 de ce site fournit peut-être l'occasion de faire un sujet le plus complet possible de cette zone minéralogiquement intéressante.

Présentation Générale

Pour ceux qui ne connaîtraient pas cette ancienne exploitation de plomb (galène argentifère), commençons par une petite carte de localisation :

Carte générale de la zone.

Le village de Sainte-Marguerite-Lafigère est situé dans les gorges étroites du Chassezac (au nord de Villefort), sur un promontoire rocheux, face au village lozérien de Pied-de-Borne. Les mines se trouvent de part et d'autre du Chassezac, au sud-est de Sainte-Marguerite.

Gros plan de la zone.

Le site qui nous intéresse est en fait à cheval sur deux départements : au nord du Chassezac (rive gauche) la zone dite de La Rouvière située en Ardèche et au sud du Chassezac (rive droite) la zone dite des Essarts (ou Issarts) située dans le Gard.

Il est facile de se garer près des vieux bâtiments auprès desquels passe la route. Un panneau explicatif installé par l'association "BESAOU et Patrimoine" permet une première compréhension du site et de son histoire :

Panneau d'explication près de la route.

Pour des raisons de lisibilité, je reprends ici quelques commentaires de ce panneau !
Il y eut plusieurs périodes d'exploitation de ce site, tant sur la rive gauche (coté route : mines de la Rouvière) que sur la rive droite (mine des Essarts ou Issarts) :

- 1877-1891 : 12000 tonnes de minerai extraits.
- 1900-1908 : période faste de la mine qui emploie alors 300 ouvriers. On implante de nombreux bâtiments. Les constructions débutèrent dès 1888 pour se terminer en 1902.
- en 1915 les bâtiments furent abandonnés, les charpentes métalliques enlevées pour récupération. Seuls furent conservés les bâtiments de la rive gauche (coté route)
- 1929-1931 : la crise internationale fait avorter une reprise d'activité après extraction de 2500 tonnes de minerai brut.

Historique

Sur la base d'anciennes recherches gallo-romaines, les travaux dans le district minier du Chassezac pour le plomb, le zinc, le cuivre et l'argent débutent au 18ème siècle. A cette époque, le minerai est exploité de façon artisanale et diffuse, ne procurant qu'un revenu secondaire aux agriculteurs locaux.
Après une intensification de l'activité au cours du 19ème siècle, c'est en 1877 que l'exploitation s'industrialise et se recentre sur La Rouvière et Les Issarts.
La concession dite du Chassezac fut créée par décret du 23 Février 1887, au profit de la compagnie des mines de Génolhac par fusion des anciennes concessions de Thines (Ardèche) et des Malons (Gard) auxquelles s'ajoute une zone d'environ 7 km2, non concédée jusque là, coincée entre les deux concessions précédentes et qui sera nommée "concession de Ste Marguerite-Lafigère".


De la faible rentabilité du gisement découlera une exploitation sporadique en trois courtes périodes (1877-1891, 1900-1908 et 1929-1931), où seront extraites quelques 42 500 tonnes de minerai brut, avec un rendement de 15 à 25% de Plomb et zinc, et 800 à 1 500 grammes d'argent à la tonne.
Puis, en 1931, la crise financière mondiale aura raison de la mine, entraînant l'arrêt définitif des travaux.

En 2008, suite à un tragique accident dans une galerie, ayant entraîné le décès d'une minéralogiste, sont mis en place signalisation et clôtures afin d'interdire l'accès au site, qui sera par la suite mis en sécurité en 2009.

Bien qu'il soit difficile d'évaluer les ressources restantes, de par l'irrégularité de la minéralisation, il resterait à l'heure actuelle approximativement 100 000 tonnes de minerai exploitable.

Les Compagnies d'Exploitation

L'exploitation de ces zones fut réalisée par un certain nombre de compagnies qui se sont succédées au cours des années.

  • La concession de Thines fut accordée par décret du 18 octobre 1874 au profit de MM. François Roussel et Emile Rédarès pour le plomb argentifère, cuivre, zinc et autres minéraux connexes. Elle fut ensuite acquise par la compagnie des mines de Génolhac le 1er février 1885.
  • La concession des Malons fut accordée par décret du 2 juillet 1872 à Mr Bernard Henri Raymond pour le plomb, l'argent et autres minéraux connexes.
  • La concession dite du Chassezac fut créée par décret du 23 Février 1887, au profit de la compagnie des mines de Génolhac par fusion des anciennes concessions de Thines et des Malons auxquelles s'ajoute la nouvelle concession dite concession de Ste Marguerite-Lafigère.
  • La compagnie des mines de Génolhac, devenue entre temps la société des mines de Génolhac et de Chassezac, est mise en liquidation en 1893. L’exploitation est reprise par la société de Sainte Marguerite.
  • En 1895, la concession est vendue à un Monsieur Lacroix puis, en 1899 elle devient propriété de la Société des Mines de Sainte Marguerite et Combières.
  • Mise en liquidation en 1906, cette société est vendue en 1907 à la société minière et métallurgique des Cévennes. Cette société, propriétaire d'autres sites (Génolhac, Chaliac...), exploita le site jusqu'en 1908.
  • La société est mise en liquidation en 1919 et la concession fut vendue en 1925 à M. Gaillard qui crée la compagnie des mines des Malons.
  • Après déchéance de cette compagnie, le site passa aux mains de la grosse compagnie Peňarroya (décret du 27 février 1946), puis, en 1951, à sa filiale, la Société des mines de La Plagne.
  • La compagnie Peňarroya, absorbant la Société des mines de La Plagne en 1961, se retrouve à nouveau propriétaire du site.


La Géologie du Site

Un petit extrait de carte géologique pour commencer :

Carte géologique du site

Le site qui nous intéresse occupe un filon quartzeux-barytique orienté pratiquement nord-sud, encaissé dans les schistes à séricite métamorphisés ("Schistes des Cévennes") au sud (coté Issarts) et dans un granite porphyroïde calco-alcalin ("Granite de la Borne") au nord (coté Rouvière). Ce filon, subvertical, a une puissance moyenne de 50 centimètres avec des zones pouvant atteindre 2 mètres.
La minéralisation semble associée à la faille de Villefort d'orientation Nord-Sud qui a pu rejouer au Trias et au Lias, permettant la minéralisation filonienne par circulation des fluides hydrothermaux. Dans le Chassezac et sur ses rives, il est facile de rencontrer de beaux échantillons de ce Granite de la Borne, remarquable avec ses gros cristaux de microcline.


Blocs de granite porphyroïde dans le Chassezac
Gros plan du granite


La Visite du Site

La Rouvière

Nous allons commencer par la rive nord du Chassezac (zone dite de la Rouvière). Sur le bord de la route on observe d'abord un imposant bâtiment qui servait à l'administration et au logement.

Bâtiment administratif et logements
Partie arrière du bâtiment


La cheminée proche, encore en très bon état, correspond à un bâtiment qui abritait une machine à vapeur permettant le fonctionnement d'un câble aérien.

Cheminée et son bâtiment

Ce câble permettait la mise en œuvre d'un transporteur capable d'emporter le minerai vers le Mas de l'Ayre, puis, de là vers la gare de Villefort.
Le long du bâtiment, un escalier permet de s'élever dans la pente. On peut profiter de la vue pour repérer les zones intéressantes du secteur des Issarts dont nous parlerons plus tard.

Vue vers les Issarts (rive sud)

Coté Rouvière, beaucoup de travaux (puits et galeries) existaient (une douzaine environ). Les numéros de la photo ci-dessous ne sont pas "officiels" ; c'est juste pour s'y retrouver dans ce sujet :

Vue générale avec quelques positions de galeries

La galerie 2, juste au-dessus un peu à droite des bâtiments :

Galerie 2
Vue de l'intérieur


Un peu plus haut en escaladant dans des haldes et des caillasses, la galerie 3 :

Galerie 3

Pour la galerie 1 il faut aller un peu en amont, près des ruchers et de la galerie EDF, en-dessous du niveau de la route. Peu de déblais de cette galerie ! Je pense que les stériles ont plus ou moins servi (avec ceux de la galerie EDF située un peu plus à sa gauche) à faire les plate-formes voisines. Un peu de quartz et de la baryte aux alentours.

Rucher près de la galerie EDF et de la galerie 1
Galerie 1


A partir de la route, la descente vers le Chassezac ne présente guère de difficultés ! Beaucoup de déblais des mines supérieures forment la pente.

Haldes en-dessous de la route dans la descente vers le Chassezac

La minéralogie de ces haldes : quartz (souvent en tête pyramidales), barytine (abondante, massive en général), galène (abondante), calcite, sphalérite (plus rare).

Galène
Barytine massive


En bas des haldes, près d'une petite zone plate, la galerie 4 ou "C7" (galerie dite du Chassezac d'où un petit ruisselet s'écoule) :

Galerie 4
Vue de l'intérieur, maintenant inaccessible


La plate-forme de la galerie 4 est à hauteur du "pont" qui permettait de passer en face. Il n'en reste que les piliers.

Restes du pont qui permettait la traversée du Chassezac

Près du pont, des déblais (encore et partout!!) dans lesquels on découvre de la calcite en pétales et quelques géodes de calcite en jolies pointes blanches :

Calcite en géodes

La traversée du Chassezac ne pose pas trop de problèmes en été ! Il faut juste choisir le bon endroit. L'eau est fraîche cependant.

Traversée du Chassezac : La Rouvière à droite, les Issarts à gauche

Les bâtiments de traitement du minerai

Sur la rive nord, les anciens bâtiments pour traiter le minerai. Une ancienne carte postale rend mieux compte de l'aspect de l'époque :

Carte postale ancienne du site. http://www.delcampe.net

Le bâtiment principal était destiné au concassage du minerai, tri, lavage et décantation.

Bâtiment de traitement du minerai
Vue du pignon ouest


Gros plan des installations
Table de lavage et bassin de décantation


Vue coté est du bâtiment

On remarquera que la plupart des bâtiments sont totalement dépourvus de toiture. Celles-ci furent en effet démontées en 1915 afin de récupérer l'acier des charpentes métalliques.

Les Issarts

Avant d'entamer la montée de l'autre versant (mine des Issarts,) une photo générale avec l'emplacement des galeries. Il faut dire que ces mines s'étagent sur 417 mètres de dénivelée, avec 6 niveaux de galeries et plus de 3 kilomètres de galeries.
Sur ce flanc, de bas en haut : galerie C17,C1,C2,C3,C4,et C5 (numéro inscrit à l'entrée de chaque galerie) :

Vue d'ensemble des galeries de la rive Nord (Mine des Issarts)


La galerie inférieure, proche du Chassezac :

Galerie inférieure



Un peu plus haut (chemin étroit pour y accéder), la galerie C1 ! Déblais presque nuls :

Galerie C1
Vue de l'intérieur


Encore un étage ; on monte à la galerie C2. Un peu de déblais à l'extérieur.

Galerie C2
Vue de l'intérieur



Galerie C3 (niveau 4). Les haldes de ce niveau et des niveaux supérieurs sont abondants. On y trouve barytine, galène, sphalérite, quartz ...

Galerie C3
Haldes de la galerie C3



Galerie C4 : niveau 5 ! De plus en plus haut ! Beaucoup de haldes !

Galerie C4
Intérieur de la galerie C4



Galerie C5 (6ème et dernier niveau) ; belle escalade dans les haldes !

Galerie C5
Intérieur de la galerie C5



Minéralogie du site

De nombreux minéraux ont été répertoriés sur ce site : quartz et barytine en particulier, ainsi qu'un certain nombre de sulfures (pyrite, sphalérite, galène) accompagnés de minéraux secondaires issus de leur altération. Nous allons en montrer quelques-uns.

Quartz. (photo le Dahu1959)



Barytine crêtée
Barytine massive.



Pyromorphite (collection ferme de l'Orme)
Pyromorphite sur barytine et quartz. (Collection ferme de l'Orme)



Pyromorphite et cérusite. (photo et collection Vidal Vincent)



Sphalérite. (collection ferme de l'Orme)
Sphalérite. (photo Evelyne)




Calcite
Calcite en pétales (fluorescence rouge intense en UV)



Sidérite



Cérusite



Cristal d'anglésite et quartz. (photo et collection Vidal Vincent)
Anglésite (2cm) sur galène. Photo Pena07




Galène.



Gypse. (photo et collection Vidal Vincent)



Hémimorphite. (photo grat63)



Rosasite. (photo Vidal Vincent)



Wulfénite. (Photo Grat63)
Wulfénite. (photo et collection Vidal Vincent)



La mise en sécurité du site

La mise en sécurité du site sera accompagnée de mesures de protections visant d'une part les chauve-souris qui se réfugient fréquemment dans les anciennes galeries, d'autre part les traces d'exploitations anciennes relevant de l'archéologie.

Rassemblement hivernal de Petits Rhinolophes.
http://www.life-montselgues.eu/


Archéologie minière

Extrait de http://adlfi.fr/SiteAdfi/index  :
"La mise en sécurité des mines de Sainte-Marguerite-Lafigère a été précédé d'une intervention d'archéologie préventive de fouille, visant à renseigner cet important secteur minier. L'intervention menée par la société Iker archéologie durant 5 semaines de terrain, a porté essentiellement sur la quartier de la Rouvière, le Vallat du Colombier, mais aussi sur le secteur du Vert, qui s'est révélé particulièrement riche et bien conservé. Les travaux se sont focalisés sur plusieurs chantiers d'extraction ancienne et on permis de dresser un état des lieux précis du mode d'exploitation. Le filon est le plus souvent attaqué par un puits qui permet de déterminer sa position et sa teneur en minerai. Puis l'exploitation progresse de part et d'autre de ce puits sur une vingtaine de m de long, et sans doute la même profondeur. Cette phase d'exploitation, se rapporte au Moyen Âge (XIe s.-XIIIe s.), et se reproduit en de nombreux points du secteur de manière quasi systématique. Enfin il faut signaler une datation antique (14C sur charbon) pour un secteur de travaux remblayés, qui semble montrer qu'une exploitation antique de certaines portion du filon doivent être envisagées.
Au final, le bilan de cette opération d'archéologie préventive est particulièrement positif, il permet de replacer ce district minier à sa juste place dans l'histoire médiévale de l'exploitation des ressources minérales."

Protection des chauve-souris

En ce qui concerne les chauve-souris, le premier projet de mise en sécurité présentée par la Société Recylex, propriétaire de la concession, consistait à procéder à l'effondrement ou au remblaiement complet des entrées de galeries, empêchant l'accès des chauve-souris au milieu souterrain. Ce projet a pu être réexaminée grâce à la mobilisation des différents partenaires du programme Life plateau de Montselgues.
Un nouveau projet d'aménagement prenant en compte les enjeux de la biodiversité et particulièrement la conservation des gîtes d’hivernage de certaines chauves-souris (notamment le petit Rhinolophe) a été proposé au propriétaire des mines (Recylex SA) et à la DRIRE.
La solution consiste à obturer l’entrée des galeries avec un épais mur en béton armé dans lequel une lucarne est aménagée, équipée de barreaux en acier. Ces barreaux sont scellés à l’horizontale avec un espacement (13 cm) suffisant pour permettre à la plupart des chauves-souris de passer en vol. Ils sont en revanche infranchissables pour une personne. Il a également été demandé, sur les galeries les plus intéressantes pour les chauves-souris, que l’un de ces barreaux, équipé d’un système de fermeture adapté, puisse coulisser dans le mur. Objectif : permettre aux spécialistes des chauves-souris d’entrer dans les galeries afin de poursuivre le suivi hivernal des populations initié dans le cadre du programme LIFE.
Quelques contraintes furent demandées mais le projet fut accepté.
Pour plus de renseignements sur ces mesures de protection des chauve-souris et la mise en sécurité associée, visitez le site : http://www.life-montselgues.eu/


Les travaux de mise en sécurité

Les travaux de fermeture des mines, financés par le concessionnaire, ont été réalisés au cours du printemps 2009. Les travaux, qui ont duré près de 3 mois, ont nécessité d’importants moyens techniques (héliportage) en raison des difficultés d’accès au site. C’est une entreprise spécialisée qui est intervenue. Les galeries ont été méticuleusement fermées selon le principe validé, les puits débouchant au jour dallés ou remblayés au brise-roche, et certains orifices sans enjeux ont été « pétardés ».
On voit ici une pelleteuse au travail, se hissant péniblement entre les galeries que j'ai baptisées galerie 2 et 3.

Pelleteuse au travail
Chemin d'accès des engins entre les galeries 2 et 3



Obturation d'une galerie
Galerie C7 en fin d'obturation. (photo http://www.life-montselgues.eu/)




Compléments d'informations Internet

Concession du Chassezac :
http://minesardeche.e-monsite.com/pages/plomb-zinc/concession-de-chassezac-l-historique.html
http://minesardeche.e-monsite.com/pages/plomb-zinc/concession-de-chassezac-l-exploitation.html
Exploitation ancienne du site :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8509044
Archéologie  :
http://adlfi.fr/SiteAdfi/index
http://la3m.cnrs.fr/pages/recherche/axes/axe-3/A3_Prog3/mine-Colombier/mine-Colombier.php
Quelques photos d'extérieur et d'intérieur des galeries : http://tchorski.morkitu.org/2/8957.htm