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<b>Saussure</b> (Horace-Bénédict de Saussure)
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<b>Horace Bénédict de Saussure</b> aristocrate genevois, naturaliste et géologue suisse, regardé comme le fondateur de l’alpinisme. Figure typique de son époque, le fameux Siècle des Lumières, il a cumulé les activités et s'est illustré dans des domaines aussi variés que la [[géologie]], la botanique, la physique, la [[minéralogie]].  
Horace Bénédict de Saussure, aristocrate genevois, naturaliste et géologue suisse, regardé comme le fondateur de l’alpinisme. Figure typique de son époque, le fameux Siècle des Lumières, il a cumulé les activités et s'est illustré dans des domaines aussi variés que la géologie, la botanique, la physique, la minéralogie.  
 
 
:Horace Bénédict de Saussure,  est né le 17 février 1740 à Conches, non loin de Genève. A six ans, il entre au collège public de Genève ; à 14 ans, il commence à l’Université des études qu’il achèvera cinq ans plus tard.  
 
:Horace Bénédict de Saussure,  est né le 17 février 1740 à Conches, non loin de Genève. A six ans, il entre au collège public de Genève ; à 14 ans, il commence à l’Université des études qu’il achèvera cinq ans plus tard.  
 
:Sous l’influence de son père Nicolas de Saussure, (agronome distingué  a écrit un ouvrage sur la vigne et les engrais) et de Charles Bonnet (naturaliste, biologiste et philosophe genevois), son oncle maternel, il s’oriente vers la botanique. En 1758, à 18 ans, il rencontre Albrech von Haller (médecin, poète et naturaliste suisse).  
 
:Sous l’influence de son père Nicolas de Saussure, (agronome distingué  a écrit un ouvrage sur la vigne et les engrais) et de Charles Bonnet (naturaliste, biologiste et philosophe genevois), son oncle maternel, il s’oriente vers la botanique. En 1758, à 18 ans, il rencontre Albrech von Haller (médecin, poète et naturaliste suisse).  
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:En 1762, il devient professeur de philosophie à l’Académie de Genève. En 1765, après un second voyage au Mont-Blanc, il épouse Albertine Boissier. En 1766, il fait le tour du Mont-Blanc. En 1768, après une visite en Grande-Bretagne, il devient membre de la Royal Society.
 
:En 1762, il devient professeur de philosophie à l’Académie de Genève. En 1765, après un second voyage au Mont-Blanc, il épouse Albertine Boissier. En 1766, il fait le tour du Mont-Blanc. En 1768, après une visite en Grande-Bretagne, il devient membre de la Royal Society.
 
:Malade, en 1772, il fonde à Genève la « Société pour l’Avancement des Arts », avant de partir pour un voyage en Italie au cours duquel il visitera le Vésuve en activité avec Lord Hamilton, puis, l'Etna.
 
:Malade, en 1772, il fonde à Genève la « Société pour l’Avancement des Arts », avant de partir pour un voyage en Italie au cours duquel il visitera le Vésuve en activité avec Lord Hamilton, puis, l'Etna.
:En 1776, il donne un projet de réforme des institutions genevoises… En 1778, il effectue un nouveau tour du Mont-Blanc et, en 1779, il publie le premier volume de ses fameux « Voyages dans les Alpes ».
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:En 1776, il donne un projet de réforme des institutions genevoises… En 1778, il effectue un nouveau tour du Mont-Blanc et, en 1779, il publie le premier volume de ses fameux <font color="green"><em>Voyages dans les Alpes</em></font>, .
:Lorsqu’en 1782, une émeute révolutionnaire éclate à Genève (il y a un certain Jean-Paul Marat parmi les meneurs), de Saussure essuie une attaque et reste plusieurs jours cloîtré chez lui. (Ce prémice de révolution est écrasé, au bout de 3 mois, par les armées française, sarde et bernoise coalisées…).
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:Lorsqu’en 1782, une émeute révolutionnaire éclate à Genève (il y a un certain Jean-Paul Marat parmi les meneurs), de Saussure essuie une attaque et reste plusieurs jours cloîtré chez lui. (Ce prémisse de révolution est écrasé, au bout de 3 mois, par les armées française, sarde et bernoise coalisées…).
:En 1783, il publie les « Essais sur l’Hygrométrie »… Enfin, en 1787, il décide de quitter, après 24 années de professorat, son poste à l’Académie de Genève, puis il retourne à Chamonix pour, enfin, effectuer l’ascension du Mont-Blanc.
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:En 1783, il publie les <font color="green"><em>Essais sur l’Hygrométrie</em></font>, … Enfin, en 1787, il décide de quitter, après 24 années de professorat, son poste à l’Académie de Genève, puis il retourne à Chamonix pour, enfin, effectuer l’ascension du Mont-Blanc.
  
 
Le 3 août, à 11 heures du matin, ses guides, ses porteurs, son fils et lui-même atteignent le sommet…
 
Le 3 août, à 11 heures du matin, ses guides, ses porteurs, son fils et lui-même atteignent le sommet…
 
:En 1794, alors qu’il décline une invitation à être candidat à la syndicature, il est de nouveau malade, cependant que ses affaires ne sont pas florissantes ; il retourne vivre dans sa maison natale. C’est là qu’il finira ses jours le 22 janvier 1799, après avoir publié en 1796 les volumes 3 et 4 de « Les Voyages dans les Alpes ». Il est enterré au cimetière de Plain Palais à Genève.
 
:En 1794, alors qu’il décline une invitation à être candidat à la syndicature, il est de nouveau malade, cependant que ses affaires ne sont pas florissantes ; il retourne vivre dans sa maison natale. C’est là qu’il finira ses jours le 22 janvier 1799, après avoir publié en 1796 les volumes 3 et 4 de « Les Voyages dans les Alpes ». Il est enterré au cimetière de Plain Palais à Genève.
 
:Il est le père d’Albertine Necker de Saussure et de Nicolas Théodore de Saussure, le grand-père d’Henri de Saussure (naturaliste) et l’arrière-grand-père du fameux linguiste, Ferdinand de Saussure.
 
:Il est le père d’Albertine Necker de Saussure et de Nicolas Théodore de Saussure, le grand-père d’Henri de Saussure (naturaliste) et l’arrière-grand-père du fameux linguiste, Ferdinand de Saussure.
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Le terme <b>géologie</b> fut utilisé pour la première fois par Jean-André Deluc en 1778, il fut fixé l'année suivante par Horace-Bénédict de Saussure.<br>Les Alpes étaient au centre des enquêtes de Saussure. Il les voyait comme la clé de  la vraie théorie de la Terre, et elles lui ont donné l'occasion d'étudier la géologie d'une manière encore jamais tentée : l'inclinaison des couches et [[strates]], la nature des [[roche]]s, les [[fossile]]s et les [[minéraux]] ont reçu une attention particulière. <br>Saussure a été particulièrement influent en tant que géologue,  il a contribué grandement à faire progresser cette science.
  
 
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Le texte suivant a été publié dans le Bulletin du Club de Minéralogie de Chamonix, du Mont-Blanc et des Alpes du Nord.
 
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<center><b>Horace-Bénédict de Saussure, un amoureux du Mont-Blanc</b></center>
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<b>Horace-Bénédict de Saussure</b> est né à Conches, aux portes de Genève en 1740. Savant d'une époque où le savoir était " encyclopédique ". Éclectique, il fut tout à la fois écrivain, alpiniste, minéralogiste, géologue, archéologue, physicien, météorologue, et j'en oublie sûrement ! Il est mort en 1799 et depuis 1978 le billet de vingt francs suisses est à son effigie. Un " minéral " lui était dédié par son fils, hélas la <em>saussurite</em> n'est pas une espèce minérale, mais un minéral de transformation.<br>
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On a pu écrire que H.-B. de Saussure est l'inventeur du Mont-Blanc, ce Mont-Blanc qu'il pouvait apercevoir depuis les environs de Genève, fut le choc, la révélation de ses vingt ans : c'est l'âge auquel il vint pour la première fois à Chamonix (c'était en 1760 et Jacques Balmat ne naîtrait qu'en 1762). Dès lors, tout en continuant d'étudier, d’enseigner, d'inventer, de voyager, de prendre des notes et de publier, il n'eut de cesse d'explorer les abords du Mont-Blanc, d'observer les us et coutumes des habitants de ses vallées, et de rêver d'en conquérir la cime inviolée. Pour parvenir à son but, il offrit une forte récompense à qui trouverait la voie du sommet convoité. Qui se souciait à cette époque de porter ses pas sur la " Taupinière blanche " ? On connaît la suite : Michel-Gabriel Paccard et Jacques Balmat au sommet en 1786, puis de Saussure, J. Balmat, et dix-sept autres guides sur le Mont-Blanc en 1787.<br><br>
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H.-B. de Saussure pouvait-il se douter en 1785, qu'en découvrant les " grottes de Menton " (huit grottes situées en fait à Grimaldi, aujourd’hui à deux pas de la frontière franco-italienne, mais en Italie) il portait à la connaissance du monde le " site préhistorique le plus riche et le plus prestigieux de la Côte d'Azur ", " l'un des plus prestigieux d'Europe ", " une des nécropoles préhistoriques les plus riches du monde ", " les sépultures les plus anciennes de la Côte d'Azur ". De ce site furent extraites par la suite " une quinzaine de statuettes de Vénus aurignaciennes " (Vénus gravettiennes en stéatite vert-jaune, plus rarement en os). Une partie des statuettes trouvées là est visible, sous forme de copies, au musée des grottes de Grimaldi, au musée d'anthropologie préhistorique de Monaco (54bis boulevard du Jardin Exotique), au musée de l'Homme à Paris (Place du Trocadéro, Paris 16e), au musée de préhistoire régionale de Menton (rue Lorédan Larchay), les originaux n'ayant pas pris la route secrète de collections privées sont au musée des Antiquités Nationales.<br><br>
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Écoutons le naturaliste nous parler géologie : " Il n'y a dans les Alpes rien de plus stable que la diversité ". H.-B. de Saussure, le premier, décrit les discordances alpines et également la disposition " en éventail " des grandes structures (s'attirant les sarcasmes de [[Buffon]]). D'après Th. Bourrit, la collection de Saussure renfermait " une suite considérable de pierres cristallisées de tous genres " ; parmi ces " pierres " on peut imaginer que figurent des échantillons prélevés par divers cristalliers chamoniards de l'époque. Il les a côtoyés et étudiés. L'un d'eux, Pierre Simond " l'Ambassadeur ", fut son premier guide, dès le voyage initiatique de 1760. Le plus célèbre le conduisit jusque sur le Mont-Blanc. D'après H.-B. de Saussure, les cristalliers étaient " ceux qui gagnent leur vie à la recherche du crystal ". <br>
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H.-B. de Saussure a décrit de nombreux minéraux, que reste-t-il des minéraux identifiés, ou tout au moins nommés, par H.-B. de Saussure ? Peu de choses apparemment : <br>
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--  la <em>[[dolomie]]</em>, dédiée en 1796 par Théodore de Saussure, à Dolomieu qui, le premier, l'avait distinguée du calcaire ; <br>
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--  la <em>[[trémolite]]</em>, trouvée dans le Val Trémola à Campolungo, près d'Airolo, versant sud du Gothard, en 1796, c'est une [[amphibole]] [[monoclinique]] formant une série avec l'[[actinolite]] (ex. actinote) et la ferro-actinolite ;<br>
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--  la <em>ménilite</em>, de Ménilmontant en 1797 (ce n'est pas un minéral mais une [[opale]] grise et opaque des [[marne]]s et [[argile]]s) ; <br>
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--  l'<em>octaédrite</em> a eu moins de chance : après avoir perduré chez les anglo-saxons, elle est devenue, pour tous, l'[[anatase]] ;<br>
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--  la <em>sagénite</em> (" filet "), qui n'est pas un minéral, mais une [[macle]] double [[polysynthétique]], tridimentionnelle, du [[rutile]], a été décrite par H.-B. de Saussure en 1796 ; <br>
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--  la <em>smaragdite</em>, pour sa couleur [[émeraude]], décrite la même année, était considérée comme une amphibole alumineuse foliacée ressemblant au <em>diallage</em> (" variété à [[structure]] lamellaire du [[[pyroxène]]] [[diopside]] "). La smaragdite (" variété d'actinote [amphibole] de couleur vert émeraude "), comme le diallage ne sont pas des minéraux reconnus dans la nomenclature actuelle, mais des variétés, inutile de les rechercher dans le [[Fleischer's]]. Le musée de Grenoble possède, dans la collection Émile Gueymard (n° EG 843) un " diallage épigénisé en smaragdite avec anorthite ", vallée de Stazzona, Corse. Le musée de Bastia exposait un échantillon de " gabbro à smaragdite ou Vert de Corse " provenant d'Orezza. Á l'ENSMP, le " Verde di Corsica duro " ou " Vert d'Orezza ", est un " [[métagabbro]] à [[lawsonite]] " dans lequel la [[hornblende]] remplace le diallage (ce remplacement, comme la lawsonite, ne sont visibles qu'au microscope) ; dans la même collection, une serpentinite à diallage provient de Mercolino, dans le Cap-Corse. Le " Verde di Corsica ", traditionnellement un " gabbro euphotide (gabbro à gros éléments), à grands cristaux lamellaires d'amphibole vert-émeraude noyés dans une pâte de [[plagioclase]]s gris souris ", roche utilisée en ornementation tant en Corse qu'en Italie, était extraite dans la région d'Orezza, d'où provient également une excellente eau minérale.<br><br>
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L'œuvre écrite de H.-B. de Saussure est constituée par les quatre volumes des fameux " Voyages dans les Alpes " mais, parmi d'autres écrits, il publia dans le numéro XX du Journal des mines, un
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" Agenda du voyageur géologue, ou tableau général des observations et des recherches dont les résultats doivent servir de base à la théorie de la terre ". Il comporte soixante-dix pages de conseils divers et si certaines idées sont plutôt dépassées, je vous en livrerais dans un prochain Bulletin la conclusion, elle reste d'actualité. <br>
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Sans doute H.-B. de Saussure était-il aussi [[glaciologue]], il écrit : " Mon but principal dans la première course que je fis au Bréven (c'était en 1760) était de prendre une idée juste des [[glacier]]s de la vallée de Chamouni, de leur forme, de leur position et de l'ensemble des montagnes sur lesquelles ils sont situés…" . <br>
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Mais le plus étonnant reste qu'en 1790, H.-B. de Saussure avait déjà eu l'idée d'un tunnel sous le Mont-Blanc ! (Que les opposants à la reprise du trafic poids lourds se rassurent : c'était pour faire passer des charrettes !)<br>
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F. L. , Les Praz de Chamonix, août 2000.
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L'orthographe de l'époque est conservée (Bréven = Brévent, etc.) dans les citations ;<br>
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Cette modeste étude a été publiée dans une revue plus particulièrement destinée à des minéralogistes amateurs, d’où le développement plus étendu de ce qui touche aux " sciences de la Terre ".
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Version actuelle datée du 19 mars 2020 à 22:10

Horace Bénédict de Saussure aristocrate genevois, naturaliste et géologue suisse, regardé comme le fondateur de l’alpinisme. Figure typique de son époque, le fameux Siècle des Lumières, il a cumulé les activités et s'est illustré dans des domaines aussi variés que la géologie, la botanique, la physique, la minéralogie.

Horace Bénédict de Saussure, est né le 17 février 1740 à Conches, non loin de Genève. A six ans, il entre au collège public de Genève ; à 14 ans, il commence à l’Université des études qu’il achèvera cinq ans plus tard.
Sous l’influence de son père Nicolas de Saussure, (agronome distingué a écrit un ouvrage sur la vigne et les engrais) et de Charles Bonnet (naturaliste, biologiste et philosophe genevois), son oncle maternel, il s’oriente vers la botanique. En 1758, à 18 ans, il rencontre Albrech von Haller (médecin, poète et naturaliste suisse).
Esprit curieux et passionné, il se rend à Chamonix dans le dessein de voir le Mont-Blanc de plus près, il découvre les glaciers (et le Mont-Blanc) qu’il admire depuis le sommet du Brévent.
En 1762, il devient professeur de philosophie à l’Académie de Genève. En 1765, après un second voyage au Mont-Blanc, il épouse Albertine Boissier. En 1766, il fait le tour du Mont-Blanc. En 1768, après une visite en Grande-Bretagne, il devient membre de la Royal Society.
Malade, en 1772, il fonde à Genève la « Société pour l’Avancement des Arts », avant de partir pour un voyage en Italie au cours duquel il visitera le Vésuve en activité avec Lord Hamilton, puis, l'Etna.
En 1776, il donne un projet de réforme des institutions genevoises… En 1778, il effectue un nouveau tour du Mont-Blanc et, en 1779, il publie le premier volume de ses fameux Voyages dans les Alpes, .
Lorsqu’en 1782, une émeute révolutionnaire éclate à Genève (il y a un certain Jean-Paul Marat parmi les meneurs), de Saussure essuie une attaque et reste plusieurs jours cloîtré chez lui. (Ce prémisse de révolution est écrasé, au bout de 3 mois, par les armées française, sarde et bernoise coalisées…).
En 1783, il publie les Essais sur l’Hygrométrie, … Enfin, en 1787, il décide de quitter, après 24 années de professorat, son poste à l’Académie de Genève, puis il retourne à Chamonix pour, enfin, effectuer l’ascension du Mont-Blanc.

Le 3 août, à 11 heures du matin, ses guides, ses porteurs, son fils et lui-même atteignent le sommet…

En 1794, alors qu’il décline une invitation à être candidat à la syndicature, il est de nouveau malade, cependant que ses affaires ne sont pas florissantes ; il retourne vivre dans sa maison natale. C’est là qu’il finira ses jours le 22 janvier 1799, après avoir publié en 1796 les volumes 3 et 4 de « Les Voyages dans les Alpes ». Il est enterré au cimetière de Plain Palais à Genève.
Il est le père d’Albertine Necker de Saussure et de Nicolas Théodore de Saussure, le grand-père d’Henri de Saussure (naturaliste) et l’arrière-grand-père du fameux linguiste, Ferdinand de Saussure.
Saussure.jpg

Le terme géologie fut utilisé pour la première fois par Jean-André Deluc en 1778, il fut fixé l'année suivante par Horace-Bénédict de Saussure.
Les Alpes étaient au centre des enquêtes de Saussure. Il les voyait comme la clé de la vraie théorie de la Terre, et elles lui ont donné l'occasion d'étudier la géologie d'une manière encore jamais tentée : l'inclinaison des couches et strates, la nature des roches, les fossiles et les minéraux ont reçu une attention particulière.
Saussure a été particulièrement influent en tant que géologue, il a contribué grandement à faire progresser cette science.

(page en cours)

Le texte suivant a été publié dans le Bulletin du Club de Minéralogie de Chamonix, du Mont-Blanc et des Alpes du Nord.


Horace-Bénédict de Saussure, un amoureux du Mont-Blanc

Horace-Bénédict de Saussure est né à Conches, aux portes de Genève en 1740. Savant d'une époque où le savoir était " encyclopédique ". Éclectique, il fut tout à la fois écrivain, alpiniste, minéralogiste, géologue, archéologue, physicien, météorologue, et j'en oublie sûrement ! Il est mort en 1799 et depuis 1978 le billet de vingt francs suisses est à son effigie. Un " minéral " lui était dédié par son fils, hélas la saussurite n'est pas une espèce minérale, mais un minéral de transformation.
On a pu écrire que H.-B. de Saussure est l'inventeur du Mont-Blanc, ce Mont-Blanc qu'il pouvait apercevoir depuis les environs de Genève, fut le choc, la révélation de ses vingt ans : c'est l'âge auquel il vint pour la première fois à Chamonix (c'était en 1760 et Jacques Balmat ne naîtrait qu'en 1762). Dès lors, tout en continuant d'étudier, d’enseigner, d'inventer, de voyager, de prendre des notes et de publier, il n'eut de cesse d'explorer les abords du Mont-Blanc, d'observer les us et coutumes des habitants de ses vallées, et de rêver d'en conquérir la cime inviolée. Pour parvenir à son but, il offrit une forte récompense à qui trouverait la voie du sommet convoité. Qui se souciait à cette époque de porter ses pas sur la " Taupinière blanche " ? On connaît la suite : Michel-Gabriel Paccard et Jacques Balmat au sommet en 1786, puis de Saussure, J. Balmat, et dix-sept autres guides sur le Mont-Blanc en 1787.

H.-B. de Saussure pouvait-il se douter en 1785, qu'en découvrant les " grottes de Menton " (huit grottes situées en fait à Grimaldi, aujourd’hui à deux pas de la frontière franco-italienne, mais en Italie) il portait à la connaissance du monde le " site préhistorique le plus riche et le plus prestigieux de la Côte d'Azur ", " l'un des plus prestigieux d'Europe ", " une des nécropoles préhistoriques les plus riches du monde ", " les sépultures les plus anciennes de la Côte d'Azur ". De ce site furent extraites par la suite " une quinzaine de statuettes de Vénus aurignaciennes " (Vénus gravettiennes en stéatite vert-jaune, plus rarement en os). Une partie des statuettes trouvées là est visible, sous forme de copies, au musée des grottes de Grimaldi, au musée d'anthropologie préhistorique de Monaco (54bis boulevard du Jardin Exotique), au musée de l'Homme à Paris (Place du Trocadéro, Paris 16e), au musée de préhistoire régionale de Menton (rue Lorédan Larchay), les originaux n'ayant pas pris la route secrète de collections privées sont au musée des Antiquités Nationales.

Écoutons le naturaliste nous parler géologie : " Il n'y a dans les Alpes rien de plus stable que la diversité ". H.-B. de Saussure, le premier, décrit les discordances alpines et également la disposition " en éventail " des grandes structures (s'attirant les sarcasmes de Buffon). D'après Th. Bourrit, la collection de Saussure renfermait " une suite considérable de pierres cristallisées de tous genres " ; parmi ces " pierres " on peut imaginer que figurent des échantillons prélevés par divers cristalliers chamoniards de l'époque. Il les a côtoyés et étudiés. L'un d'eux, Pierre Simond " l'Ambassadeur ", fut son premier guide, dès le voyage initiatique de 1760. Le plus célèbre le conduisit jusque sur le Mont-Blanc. D'après H.-B. de Saussure, les cristalliers étaient " ceux qui gagnent leur vie à la recherche du crystal ".
H.-B. de Saussure a décrit de nombreux minéraux, que reste-t-il des minéraux identifiés, ou tout au moins nommés, par H.-B. de Saussure ? Peu de choses apparemment :
-- la dolomie, dédiée en 1796 par Théodore de Saussure, à Dolomieu qui, le premier, l'avait distinguée du calcaire ;
-- la trémolite, trouvée dans le Val Trémola à Campolungo, près d'Airolo, versant sud du Gothard, en 1796, c'est une amphibole monoclinique formant une série avec l'actinolite (ex. actinote) et la ferro-actinolite ;
-- la ménilite, de Ménilmontant en 1797 (ce n'est pas un minéral mais une opale grise et opaque des marnes et argiles) ;
-- l'octaédrite a eu moins de chance : après avoir perduré chez les anglo-saxons, elle est devenue, pour tous, l'anatase ;
-- la sagénite (" filet "), qui n'est pas un minéral, mais une macle double polysynthétique, tridimentionnelle, du rutile, a été décrite par H.-B. de Saussure en 1796 ;
-- la smaragdite, pour sa couleur émeraude, décrite la même année, était considérée comme une amphibole alumineuse foliacée ressemblant au diallage (" variété à structure lamellaire du [[[pyroxène]]] diopside "). La smaragdite (" variété d'actinote [amphibole] de couleur vert émeraude "), comme le diallage ne sont pas des minéraux reconnus dans la nomenclature actuelle, mais des variétés, inutile de les rechercher dans le Fleischer's. Le musée de Grenoble possède, dans la collection Émile Gueymard (n° EG 843) un " diallage épigénisé en smaragdite avec anorthite ", vallée de Stazzona, Corse. Le musée de Bastia exposait un échantillon de " gabbro à smaragdite ou Vert de Corse " provenant d'Orezza. Á l'ENSMP, le " Verde di Corsica duro " ou " Vert d'Orezza ", est un " métagabbro à lawsonite " dans lequel la hornblende remplace le diallage (ce remplacement, comme la lawsonite, ne sont visibles qu'au microscope) ; dans la même collection, une serpentinite à diallage provient de Mercolino, dans le Cap-Corse. Le " Verde di Corsica ", traditionnellement un " gabbro euphotide (gabbro à gros éléments), à grands cristaux lamellaires d'amphibole vert-émeraude noyés dans une pâte de plagioclases gris souris ", roche utilisée en ornementation tant en Corse qu'en Italie, était extraite dans la région d'Orezza, d'où provient également une excellente eau minérale.

L'œuvre écrite de H.-B. de Saussure est constituée par les quatre volumes des fameux " Voyages dans les Alpes " mais, parmi d'autres écrits, il publia dans le numéro XX du Journal des mines, un " Agenda du voyageur géologue, ou tableau général des observations et des recherches dont les résultats doivent servir de base à la théorie de la terre ". Il comporte soixante-dix pages de conseils divers et si certaines idées sont plutôt dépassées, je vous en livrerais dans un prochain Bulletin la conclusion, elle reste d'actualité.
Sans doute H.-B. de Saussure était-il aussi glaciologue, il écrit : " Mon but principal dans la première course que je fis au Bréven (c'était en 1760) était de prendre une idée juste des glaciers de la vallée de Chamouni, de leur forme, de leur position et de l'ensemble des montagnes sur lesquelles ils sont situés…" .
Mais le plus étonnant reste qu'en 1790, H.-B. de Saussure avait déjà eu l'idée d'un tunnel sous le Mont-Blanc ! (Que les opposants à la reprise du trafic poids lourds se rassurent : c'était pour faire passer des charrettes !)

F. L. , Les Praz de Chamonix, août 2000.

Notes rajoutées :
L'orthographe de l'époque est conservée (Bréven = Brévent, etc.) dans les citations ;
Cette modeste étude a été publiée dans une revue plus particulièrement destinée à des minéralogistes amateurs, d’où le développement plus étendu de ce qui touche aux " sciences de la Terre ".


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