École des Mines
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École des mines de Paris |
L'école nationale supérieure des mines de Paris (Mines ParisTech depuis le 22 avril 2008) fut fondée le 19 mars 1783 sur ordonnance du roi Louis XVI. C'est l’une des plus célèbres et prestigieuses écoles d'ingénieurs françaises.
Historique :
Dès 1766, les concessions de mines sont taxées pour l'entretien de la "future" École des mines ; l'année suivante Jean-Etienne Guettard commence l'inventaire des ressources minières du royaume. En 1778, Georges Balthazar Sage, minéralogiste et chimiste réussit à créer une École publique de minéralogie et de métallurgie qui contribua à créer un climat favorable à la création de l'École des Mines, d'où l'arrêt rendu par le Conseil d'État du Roi le 19 mars 1783. L'École des Mines ainsi établie était la huitième créée en Europe.
L'école des mines de Sage, prodiguait un enseignement plutôt théorique, basé sur l'étude des échantillons de sa collection personnelle.
En pleine Terreur, par un arrêté du Comité de Salut public du 12 juillet 1794, l'École fut réorganisée. Placée sous l'autorité de l'Agence des Mines, la nouvelle École des Mines fut installée en l'Hôtel de Mouchy, situé au 293 rue de l'Université (à l'emplacement actuel du Ministère de la Défense Nationale). Il est prévu, la création d'un "Cabinet de Minéralogie" contenant toutes les productions du globe et toutes les productions de la République, rangées suivant l'ordre des localités.
Dès octobre 1794, René Just Haüy est nommé conservateur, et Jérôme Tonnelier garde du Cabinet de Minéralogie. On réunit un grand nombre de pièces minéralogiques lors de cette période. Jusqu'en 1814, récoltes et achats continueront.
En 1802, un arrêté des Consuls décidait de créer, en place de l'École des Mines de Paris, deux écoles pratiques, situées à proximité d'exploitations minières, l'une à Geislautern dans le département de la Sarre, l'autre à Pesey-Nancroix (Savoie). Ces écoles difficilement mises en place disparurent physiquement avec la fin de l'Empire en 1815. Seule l'École pratique des mines de Pesey fonctionna, à Pesey puis à Moutiers grâce à Schreiber (directeur de "l'Ecole des mines du Département du Mont-Blanc") et Brochant de Villiers (responsable de la chaire de Minéralogie et de Géologie).
En août 1815, l'École des Mines s'installa à l'Hôtel de Vendôme (construit en 1707 et site actuel de l’École) et en décembre 1816, une ordonnance royale rétablit enfin définitivement l'École à Paris. La collection minéralogique s’organise et s’enrichit.
En 1825, après le décès de Sage, l'École des Mines et le Muséum se disputèrent les collections Sage que celui-ci avait cédées au roi en 1783 pour constituer le Cabinet de la première École des Mines créée à l'Hôtel des Monnaies. L'École reçut ainsi 3 000 échantillons.
Les collections continuèrent à s'étoffer peu à peu, grâce à des dons ou des acquisitions d'échantillons exceptionnels, tout au long du 19 ème et 20 ème siècle. On peut citer l’acquisition des collections Marquis de Drée (1845), Adam (1881), Delessert (1888), E. Bertrand (1910), Wendler (1936), Glasser (1949) et bien d’autres.
Signalons qu’en 1957, la direction de l'École demanda à Claude Guillemin de réorganiser la collection, tâche qu’il entreprit avec des membres du Bureau de Recherches géologiques et Minières (B.R.G.M.). Ce travail de réorganisation dura cinq années. Le classement des échantillons classés relevait jusque là de systèmes totalement dépassés.
L’Hôtel de Vendôme :
L'hôtel dit de Vendôme est la principale relique de ce qui fut jadis le plus populaire des couvents de Paris, la Chartreuse de Vauvert fondée par Saint-Louis, célèbre par son vignoble, le clos de la Forge, à l'emplacement duquel est situé l'Ecole !
L'hôtel de Vendôme (dit aussi de Chaulnes) a été construit en 1707 par l'architecte Jean-Baptiste Alexandre Le Blond, rue d'Enfer (aujourd'hui boulevard Saint-Michel) pour le chanoine des chartreux Antoine de La Porte.
Loué à la duchesse de Vendôme, l'hôtel est remanié en 1715-1716 par le même architecte, qui modifie la façade donnant sur le jardin et créé un nouvel avant-corps avec le fronton de l'ancien.
Attenant au jardin du Luxembourg, il est le siège de Mines ParisTech depuis 1815. Il abrite également le musée de Minéralogie.
Au XIXe siècle, il est agrandi en deux campagnes pour en faire un lieu d'enseignement et de recherche :
- d'abord entre 1840 et 1852 par François-Alexandre Duquesney : prolongement du bâtiment au Nord et au Sud, construction de la bibliothèque, avec des piliers en fonte, etc...
- en 1854, le grand escalier est décoré de peintures par Hugard et en 1856 par Abel de Pujol. On doit à Pujol en particulier la fresque au plafond représentant les géologues et minéralogistes célèbres.
- puis entre 1861 et 1866 : lors des transformations de Paris sous le Second Empire, Théodore-Henri Vallez aménage quatre ailes autour d'une cour centrale couverte.
Le Musée de Minéralogie : C’est l'un des plus anciens musées de France. Il a été fondé en 1794, un an après le Muséum national d'histoire naturelle et le musée du Louvre (fondés tous les deux en 1793). C'est René Just Haüy qui est à l'origine des collections du musée de Minéralogie et de la création du musée.
Collections du Musée :
Dès 1819, Armand Dufrénoy participe à l'organisation de la collection qui, un an plus tard, comprenait près de 4 000 échantillons (actuellement plus de 100 000).
Plus de 4000 échantillons sont exposés en vitrine dans 12 salles.
Le Musée de l'École des Mines (60, boulevard St Michel, Paris) figure parmi les plus grands musées de minéralogie du monde avec :
- 80 000 minéraux dont 700 types d'espèces (holotypes, cotypes...) ;
- 15 000 roches ;
- 4 000 minerais ;
- 700 gemmes ;
- 400 météorites ;
- 300 minéraux artificiels ;
- 3 500 lames minces de roches (lame mince) ;
- 3 500 sections polies de minerais.
Quelques aspects généraux des salles d'exposition :
Quelques vitrines latérales :
Les 5 000 spécimens exposés dans les vitrines ne représentent, en nombre, qu'une faible partie de l'ensemble des minéraux du musée :
On peut estimer le nombre d'espèces minérales explicitement reconnues et bien définies à 3 500 environ, mais chaque espèce est représentée, quand cela est possible, par plusieurs localités parmi les plus intéressantes. Bien entendu, les minéraux les plus rares sont illustrés par un seul spécimen, tandis qu'une espèce comme la calcite occupe plusieurs tiroirs de rangement. D'autre part, le musée conserve un grand nombre de variétés et d'espèces douteuses ou incomplètement définies.
En effet, durant une longue partie de leur histoire, les minéralogistes ont publié une multitude de nouvelles descriptions, basées la plupart du temps sur des analyses chimiques, sans aucune concertation internationale : l'utilisation des propriétés optiques comme critère d'identification ne date que de 1850, et celle des rayons X ne remonte qu'aux années 1920, et encore, uniquement pour les laboratoires de minéralogie les mieux équipés le résultat est l'existence d'environ 20 000 noms donnés à des variétés, des mélanges, des produits artificiels ou redondants.
Ce n'est qu'en 1959 qu'a été décidée la création, au sein de l'Association internationale de minéralogie I.M.A., elle-même fondée en 1957, d'une commission chargée d'examiner les questions de nomenclature minéralogique. Aujourd'hui la grande majorité des descriptions de nouvelles espèces est soumise au contrôle de spécialistes de plusieurs pays, qui en votent ou non la validité.
On peut considérer que l'ensemble des collections totalise actuellement environ 100 000 échantillons, en sachant que ce nombre tient compte des échantillons en double et de la collection de pétrographie, qui occupe une partie des locaux d'exposition (Salles F et G). Si les 5 000 spécimens exposés dans les vitrines ne représentent, en nombre, qu'une faible partie de l'ensemble des minéraux du musée de minéralogie de l’École des mines de Paris, ils illustrent le mieux la diversité et la splendeur du monde minéral.
Le terme géologique de “localité type” signifie l'endroit où un type particulier de roche ou d’espèce minérale a été identifié ou étudié pour la première fois. Depuis 1957, une recherche systématique des échantillons types d'espèces anciennes fut effectuée dans les collections de l'École. Est conservée également la majorité des échantillons types des espèces décrites en France depuis la seconde guerre mondiale ; enfin, sinon surtout, grâce à un patient travail de correspondance et d'échanges, le musée obtient de très nombreux fragments d'échantillons types des nouvelles espèces décrites à l'étranger.
Tous ces échantillons (au total 700 types d'espèces ou de variétés) sont conservés à part et avec des précautions particulières. L'importance scientifique de cette collection a amené à en constituer un catalogue détaillé publié en 1983 à l'occasion du bicentenaire de l'École des Mines.
La pyromorphite est l'une des trois ou quatre espèces relativement communes dont les meilleures pièces ont été trouvées en France. Les cristaux les plus appréciés, d'un lumineux vert pomme, ont tout d'abord été rencontrés à Vézis (Aveyron), d'où provient l'échantillon N° 10186, qui fut acquis en 1962 par le S.C.E.M. On a aussi de beaux groupes de pyromorphite issus de la mine de fluorite de Chaillac (Indre), de Saint-Salvy (Tarn) et surtout de la mine de plomb des Farges (Corrèze).
La minéralogie n'est pas figée. Trois ou quatre espèces nouvelles par an sont ainsi décrites par des laboratoires français ; on estime que dans la période 1962-1983, 86 nouveaux minéraux ont été décrits par des auteurs français (ou avec leur collaboration), dont 23 proviennent de gisements français, parmi les 1146 acceptés par la Commission dans la même période pour le monde entier.
Pour plus d'informations, le site du musée :
https://www.musee.minesparis.psl.eu/Accueil/
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