Eifel-Laach : Différence entre versions

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<b>EIFEL – LAACH</b>
 
<b>EIFEL – LAACH</b>
  

Version du 29 mars 2013 à 16:23




EIFEL – LAACH

L'Eifel, centré autour du lac de Laach, culmine au Hochsimmer à 587 mètres ; il est situé au nord-est de Mayen.

SITUATION GEOGRAPHIQUE

L'ensemble volcanique de Laach a 35km de long dans le sens est-ouest et 25 km de large dans le sens nord-sud. Il est limité au nord-est par le Rhin, au nord-ouest par le Brohtal, au sud-est par Mayen, Ochtendung et Winningen, au sud-ouest par le Nettetal.
Il est difficile de distinguer des unités géomorphologiques car les strato-volcans, les coulées de lave basaltique, les dômes phonolitiques et les nappes de ponce ne se laissent pas isoler les uns des autres.
On compte dans la région une cinquantaine d'appareils volcaniques qui se sont tous formés au cours du Quaternaire. Dans l'Eifel, on évalue le dégagement de gaz carbonique à 200 tonnes par jour, sa présence semble prouver l'existence de réservoirs magmatiques qui ont près de 400 degrés Celcius.
Les roches volcaniques de l'Eifel, font l'objet d'une exploitation intensive pour la construction, qui risque de détruire les sites volcanologiques uniques de cette région.

SITUATION GEOLOGIQUE

Les roches volcaniques de la zone de Laach contiennent de nombreuses enclaves de quartzite, de grauwacke, de schistes argileux, de calcaire, de loess ; toutes ces enclaves étant plus ou moins métamorphisées et transformées par métasomatose. De ces témoins, on peut conclure que les appareils volcaniques reposent sur un socle essentiellement d'âge dévonien, avec par places, des argiles, des calcaires, des cailloutis du Tertiaire et du loess quaternaire.
Dans la région de Kärlich, des trachytes d'âge tertiaire affleurent, ils appartiennent au Westerwald.

EVOLUTION – AGE DES ERUPTIONS

La complexité de l'histoire volcanologique de Laach a nécessité des recherches poussées et diversifiées. Les géologues ont distingués sept terrasses fluviatiles successives, qui contiennent des associations minérales caractéristiques en rapport avec le volcanisme. Grâce à ces études, on peut tenter une reconstitution approchée de l'histoire de la zone volcanique de Laach. On divise l'activité en trois périodes :

première période : les éruptions débutent au moment où le massif schisteux rhénan se soulève et où le bassin de Neuwied accentue son effondrement. C'était il y a 570 000 ans avant la première glaciation de Gunz. Cette activité durera jusqu'à il y a 300 000 ans, à la première glaciation de Mindel.
L'activité débute par l'édification de nombreux strato-volcans qui continue pendant toute cette période. Ils émettent des tufs basaltiques alcalins et des coulées de basanites, de téphrite et de leucite. Parfois même les volcans se mettent en place dans des régions gorgées d'eau comme le prouve l'existence de tufs à palagonite.
A peine ces strato-volcans basaltiques commencent-ils à se construire qu'une autre activité s'annonce, surtout dans le nord-ouest de la zone volcanique. De nombreux cratères crachent des tufs de nature phonolitique, qualifiés localement de " selbergitique ", pendant que des dômes de même composition se mettent en place. Ce volcanisme, dont le centre se situe dans le bassin de Rieden, ne dure que 250 000 ans, puisqu'il s'arrête à la deuxième glaciation Gunz il y a 320 000 ans. Le Schellkopf et le Engelnerkopf en sont de beaux exemples. Par ailleurs, une autre manifestation importante se produit : les explosions de ponce du bassin de Rieden qui se déroulent vers - 350 000 ans, à la deuxième glaciation Gunz.

deuxième période : alors que les éruptions de nature selbergitique sont définitivement terminées et que les explosions de ponce sont arrêtées, les strato-volcans basaltiques continuent d'être actifs dans cette deuxième période qui débute il y a 300 000 ans à la fin de la première glaciation Mindel et s'achève il y a peut-être 100 000 ans, à la glaciation Riss.

troisième période : elle est surtout caractérisée par l'alternance d'explosions de ponce et l'édification de strato-volcans de basanite, de téphrite, de leucite et de néphélinite. Son commencement se situe il y a 100 000 ans, à la fin de la glaciation Riss et elle s'achève il y a 11 000 ans seulement, bien après la troisième glaciation Würm.

Toutes ces éruptions de nappes de ponces sont probablement issues d'un même réservoir magmatique, la nappe du lac de Laach étant indépendante . Ces éruptions que l'on peut qualifier de pliniennes étaient courtes, car il n'y a ni paléo-sols, ni érosion dans les bancs. Les aires de dispersion de ces matériaux sont souvent importantes, puisque la ponce de Meerboden se retrouve dans l'est du Westerwald et que celle du lac de Laach a atteint Berlin, la Forêt Noire, les lacs de Constance, de Zurich et le Léman. L'activité du lac de Laach termine les manifestations volcaniques de l'Eifel qui au cours du temps semblent s'être déplacées d'ouest en est.

PETROGRAPHIE – MAGMATOLOGIE

Les roches volcaniques de cette région se divisent en produits pyroclastiques et en laves.

Les produits pyroclastiques comprennent les tufs basaltiques alcalins et selbergitiques ainsi que les ponces. Les tufs basaltiques alcalins sont noirs et contiennent : olivine, augite, biotite et magnétite. On les rencontre sous forme de dépôts stratifiés. Les enclaves de roches volcaniques et du socle ne sont pas rares. Les tufs selbergitiques, qui ont la composition chimique de phonolites très riches en leucite et en noséane, sont gris, verdâtres ou jaunâtres. Les enclaves de roches étrangères sont fréquentes.

Les ponces forment de grandes nappes dans les bassins de Rieden, de Wehr et de Laach. La ponce du bassin de Wehr est blanche, très riche en verre, on peut très bien l'observer dans la carrière de Kärlich. La ponce du bassin de Laach est également blanche, très riche en verre, elle est bien visible dans les carrières de Mendig, l'absence de néphéline et de noséane dans les ponces du bassin de Laach permet de les distinguer de celles du bassin de Wehr.

Les laves comprennent les selbergites, les leucites, les néphélinites, les basanites et les téphrites. Les selbergites sont des phonolites très riches en leucite et en noséane, elles doivent leur nom au Selberg, situé dans la zone de Laach, ce sont des roches claires. Les leucites sont assez claires et contiennent des phénocristaux de leucite et d'augite, elles forment quelques coulées et des intrusions près de Weibern, Mayen ou Oberlützingen. Les néphélinites sont sombres. À phénocristaux d'augite, d'olivine, parfois de mica rouge, elles forment une intrusion au Herchenberg et au Lorenz-felsen au bord du lac de Laach. Les basanites et téphrites sont des roches sombres à grands cristaux d'augite, parfois d'olivine, de leucite et de biotite. Elles forment des coulées au Bausenberg près de Niederzissen, au Veitskopf près du lac de Lach, au Bellberg près d'Ettringen et à Mendig.

Du point de vue magmatologique on sait très peu de chose au sujet du volcanisme de la zone de Laach. Pour certains il existe un basalte alcalin à olivine en profondeur, pour d'autres il y a deux réservoir de magma indépendants dérivant d'un basalte alcalin à olivine.

conditions d'accès

Les accès sont faciles sur toutes les zones, prévoir quand même de bonnes chaussures et des pulls, voiture indispensable pour faire le tour des lieux, on monte on descend on revient, bref, on tourne un peu en rond... 1 jour par endroit me semble le minimum!