Qu’est-ce qu’un dinosaure ? : Différence entre versions
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1.5. Paul Gervais (1816-1879) fut un des premiers paléontologues à utiliser le terme « dinosaure » pour désigner des fossiles trouvés en France. | 1.5. Paul Gervais (1816-1879) fut un des premiers paléontologues à utiliser le terme « dinosaure » pour désigner des fossiles trouvés en France. |
Version du 8 juillet 2007 à 16:41
Dans l’esprit du public, un dinosaure est tout simplement un grand reptile disparu. Les choses ne sont pas si simples. Les dinosaures constituent un groupe de reptiles bien particulier, défini par des caractères de leur squelette qui les séparent clairement d’autres « grands reptiles » du Mésozoïque. Ces caractères sont pour beaucoup liés à la posture et à la locomotion des dinosaures, qui au contraire des reptiles que nous connaissons aujourd’hui ne rampaient pas, mais se déplaçaient avec le tronc bien soulevé au-dessus du sol par des membres redressés. Cette posture qui rappelle celle des mammifères terrestres (ou celle des oiseaux dans le cas des dinosaures bipèdes) leur permettait une locomotion efficace, qui a sans doute contribué à leur grand succès évolutif. Dans le squelette, ces adaptations se marquent par exemple par la tête du fémur formant un angle presque droit avec le reste de l’os, d’où une articulation avec le bassin permettant à la jambe de se trouver en position verticale.
Cette efficacité locomotrice des dinosaures était semble-t-il accompagnée d’une efficacité physiologique : de nombreux indices, tirés par exemple de l’histologie osseuse et de la géochimie isotopique des restes fossiles, font penser que de nombreuses espèces de dinosaures étaient « à sang chaud », c'est-à-dire capables de maintenir leur température corporelle à peu près constante en dépit des variations des conditions externes, ce que ne peuvent pas faire les reptiles « à sang froid ».
Le mot « dinosaure », qui est constitué à partir de deux racines grecques, deinos (« terriblement grand ») et sauros (« lézard »), fut proposé en 1842 par le paléontologue britannique Richard Owen, pour désigner un ensemble de grands reptiles fossiles dont les restes avaient été découverts dans le Jurassique et le Crétacé d’Angleterre. Owen n’avait à sa disposition que des restes assez incomplets appartenant seulement à trois genres, Megalosaurus, Iguanodon et Hylaeosaurus, mais il sut reconnaître l’originalité de ce groupe d’animaux et leurs adaptations à une posture et une locomotion particulières. Depuis 1842, les découvertes se sont multipliées sur tous les continents, on connaît aujourd’hui plus de 500 espèces de dinosaures, et les « lézards terriblement grands » d’Owen sont devenus les plus célèbres des animaux disparus.
Illustrations
1.1. Statue de Sir Richard Owen (1804-1892) au Natural History Museum de Londres. Owen proposa le nom « Dinosauria » en 1842 pour désigner un groupe particulier de reptiles fossiles.
1.2. Reconstitution d’Iguanodon selon Owen, sous l’aspect d’un quadrupède massif. La corne nasale se révéla être la dernière phalange du pouce (au premier plan). Modèle exposé au Musée des Dinosaures d’Espéraza.
1.3. Schéma comparatif montrant la position des membres par rapport au tronc chez un reptile « classique » (par exemple un crocodile) et chez un dinosaure (les membres sont redressés).
1.4. La position redressée des membres des dinosaures est bien visible sur ce squelette de l’hadrosaure chinois Tsintaosaurus spinorhinus (moulage exposé au Musée des Dinosaures d’Espéraza).
1.5. Paul Gervais (1816-1879) fut un des premiers paléontologues à utiliser le terme « dinosaure » pour désigner des fossiles trouvés en France.
Texte d'Eric Buffetaut, CNRS.