Anciennes mines de Sainte-Marguerite-Lafigère : Différence entre versions
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Version du 15 avril 2013 à 16:13
Sujet en cours de réalisation
La mise en sécurité au printemps 2009 de ce site fournit peut-être l'occasion de faire un sujet le plus complet possible de cette zone minéralogiquement intéressante.
Sommaire
Présentation Générale
Pour ceux qui ne connaîtraient pas cette ancienne exploitation de plomb, commençons par une petite carte de localisation :
Le village de Sainte-Marguerite-Lafigère est situé dans les gorges étroites du Chassezac (au nord de Villefort), sur un promontoire rocheux, face au village lozérien de Pied-de-Borne. Les mines se trouvent de part et d'autre du Chassezac, au sud-est de Sainte-Marguerite.
Le site qui nous intéresse est en fait à cheval sur deux départements : au nord du Chassezac (rive gauche) la zone dite de La Rouvière située en Ardèche et au sud du Chassezac (rive droite) la zone dite des Essarts (ou Issarts) située dans le Gard.
Il est facile de se garer près des vieux bâtiments auprès desquels passe la route. Un panneau explicatif installé par l'association BESAOU et Patrimoine permet une première compréhension du site et de son histoire :
Pour des raisons de lisibilité, je reprends ici quelques commentaires de ce panneau !
Il y eut plusieurs périodes d'exploitation de ce site, tant sur la rive gauche (coté route : mines de la Rouvière) que sur la rive droite (mine des Essarts ou Issarts) :
- 1877-1891 : 12000 tonnes de minerai extraits.
- 1900-1908 : période faste de la mine qui emploie alors 300 ouvriers. On implante de nombreux bâtiments. Les constructions débutèrent dès 1888 pour se terminer en 1902.
- en 1915 les bâtiments furent abandonnés, les charpentes métalliques enlevées. Seuls furent conservés les bâtiments de la rive gauche (coté route)
- 1929-1931 : la crise internationale fait avorter une reprise d'activité après extraction de 2500 tonnes de minerai brut.
Historique
Sur la base d'anciennes recherches gallo-romaines, les travaux dans le district minier du Chassezac pour le plomb, le zinc, le cuivre et l'argent débutent au 18ème siècle. A cette époque, le minerai est exploité de façon artisanale et diffuse, ne procurant qu'un revenu secondaire aux agriculteurs locaux.
Après une intensification de l'activité au cours du 19ème siècle, c'est en 1877 que l'exploitation s'industrialise et se recentre sur La Rouvière et Les Issarts.
La concession dite du Chassezac fut créée par décret du 23 Février 1887, au profit de la compagnie des mines de Génolhac par fusion des anciennes concessions de Thines (Ardèche) et des Malons (Gard) auxquelles s'ajoute une zone d'environ 7 km2, non concédée jusque là, coincée entre les deux concessions précédentes et qui sera nommée "concession de Ste Marguerite-Lafigère".
De la faible rentabilité du gisement découlera une exploitation sporadique en trois courtes périodes (1877-1891, 1900-1908 et 1929-1931), où seront extraites quelques 42 500 tonnes de minerai brut, avec un rendement de 15 à 25% de Plomb et zinc, et 800 à 1 500 grammes d'argent à la tonne.
Puis, en 1931, la crise financière mondiale aura raison de la mine, entraînant l'arrêt définitif des travaux.
En 2008, suite à un tragique accident dans une galerie, ayant entraîné le décès d'une minéralogiste, sont mis en place signalisation et clôtures afin d'interdire l'accès au site, qui sera par la suite mis en sécurité en 2009.
Bien qu'il soit difficile d'évaluer les ressources restantes, de par l'irrégularité de la minéralisation, il resterait à l'heure actuelle approximativement 100 000 tonnes de minerai exploitable.
Les Compagnies d'Exploitation
L'exploitation de ces zones fut réalisée par un certain nombre de compagnies qui se sont succédées au cours des années.
- La concession de Thines fut accordée par décret du 18 octobre 1874 au profit de MM. François Roussel et Emile Rédarès pour le plomb argentifère, cuivre, zinc et autres minéraux connexes. Elle fut ensuite acquise par la compagnie des mines de Génolhac le 1er février 1885.
- La concession des Malons fut accordée par décret du 2 juillet 1872 à Mr Bernard Henri Raymond pour le plomb, l'argent et autres minéraux connexes.
- La concession dite du Chassezac fut créée par décret du 23 Février 1887, au profit de la compagnie des mines de Génolhac par fusion des anciennes concessions de Thines et des Malons auxquelles s'ajoute la nouvelle concession dite concession de Ste Marguerite-Lafigère.
- La compagnie des mines de Génolhac, devenue entre temps la société des mines de Génolhac et de Chassezac, est mise en liquidation en 1893. L’exploitation est reprise par la société de Sainte Marguerite.
- En 1895, la concession est vendue à un Monsieur Lacroix puis, en 1899 elle devient propriété de la Société des Mines de Sainte Marguerite et Combières.
- Mise en liquidation en 1906, cette société est vendue en 1907 à la société minière et métallurgique des Cévennes. Cette société, propriétaire d'autres sites (Génolhac, Chaliac...), exploita le site jusqu'en 1908.
- La société est mise en liquidation en 1919 et la concession fut vendue en 1925 à M. Gaillard qui crée la compagnie des mines des Malons.
- Après déchéance de cette compagnie, le site passa aux mains de la grosse compagnie Peňarroya (décret du 27 février 1946), puis, en 1951, à sa filiale, la Société des mines de La Plagne.
- La compagnie Peňarroya, absorbant la Société des mines de La Plagne en 1961, se retrouve à nouveau propriétaire du site.
La Géologie du Site
Un petit extrait de carte géologique pour commencer :
Le site qui nous intéresse occupe un filon quartzeux-barytique orienté pratiquement nord-sud, encaissé dans les schistes à séricite métamorphisés ("Schistes des Cévennes") au sud (coté Issarts) et dans un granite porphyroïde calco-alcalin ("Granite de la Borne") au nord (coté Rouvière). Ce filon, subvertical, a une puissance moyenne de 50 centimètres avec des zones pouvant atteindre 2 mètres.
La minéralisation semble associée à la faille de Villefort d'orientation Nord-Sud qui a pu rejouer au Trias et au Lias, permettant la minéralisation filonienne par circulation des fluides hydrothermaux.
Dans le Chassezac et sur ses rives, il est facile de rencontrer de beaux échantillons de ce Granite de la Borne, remarquable avec ses gros cristaux de microcline.
La Visite du Site
La Rouvière
Nous allons commencer par la rive nord du Chassezac (zone dite de la Rouvière). Sur le bord de la route on observe d'abord un imposant bâtiment qui servait à l'administration et au logement.
La cheminée proche, encore en très bon état, correspond à un bâtiment qui abritait une machine à vapeur permettant le fonctionnement d'un câble aérien.
Ce câble permettait la mise en oeuvre d'un transporteur capable d'emporter le minerai vers le Mas de l'Ayre, puis, de là vers la gare de Villefort.
Le long du bâtiment, un escalier permet de s'élever dans la pente. On peut profiter de la vue pour repérer les zones intéressantes du secteur des Issarts dont nous parlerons plus tard.
Coté Rouvière, beaucoup de travaux (puits et galeries) existaient (une douzaine environ). Les numéros de la photo ci-dessous ne sont pas "officiels" ; c'est juste pour s'y retrouver dans ce sujet :
La galerie 2, juste au-dessus un peu à droite des bâtiments :
Un peu plus haut en escaladant dans des haldes et des caillasses, la galerie 3 :
Pour la galerie 1 il faut aller un peu en amont, près des ruchers et de la galerie EDF, en-dessous du niveau de la route. Peu de déblais de cette galerie ! Je pense que les stériles ont plus ou moins servi (avec ceux de la galerie EDF située un peu plus à sa gauche) à faire les plate-formes voisines. Un peu de quartz et de la baryte aux alentours.
A partir de la route, la descente vers le Chassezac ne présente guère de difficultés ! Beaucoup de déblais des mines supérieures forment la pente.
La minéralogie de ces haldes : quartz (souvent en tête pyramidales), barytine (abondante, massive en général), galène (abondante), calcite, sphalérite (plus rare).
En bas des haldes, près d'une petite zone plate, la galerie 4 ou "C7" (galerie dite du Chassezac d'où un petit ruisselet s'écoule) :
La plate-forme de la galerie 4 est à hauteur du "pont" qui permettait de passer en face. Il n'en reste que les piliers.
Près du pont, des déblais (encore et partout!!) dans lesquels on découvre de la calcite en pétales et quelques géodes de calcite en jolies pointes blanches :
La traversée du Chassezac ne pose pas trop de problèmes en été ! Il faut juste choisir le bon endroit. L'eau est fraîche cependant.
Les bâtiments de traitement du minerai
Sur la rive nord, les anciens bâtiments pour traiter le minerai. Une ancienne carte postale rend mieux compte de l'aspect de l'époque :
Le bâtiment principal était destiné au concassage du minerai, tri, lavage et décantation.
Les Issarts
Avant d'entamer la montée de l'autre versant (mine des Issarts,) une photo générale avec l'emplacement des galeries. Il faut dire que ces mines s'étagent sur 417 mètres de dénivelée, avec 6 niveaux de galeries et plus de 3 kilomètres de galeries.
Sur ce flanc, de bas en haut : galerie C17,C1,C2,C3,C4,et C5 (numéro inscrit à l'entrée de chaque galerie) :
La galerie inférieure, proche du Chassezac :
Un peu plus haut (chemin étroit pour y accéder), la galerie C1 ! Déblais presque nuls :
http://minesardeche.e-monsite.com/pages/plomb-zinc/concession-de-chassezac-l-historique.html
http://minesardeche.e-monsite.com/pages/plomb-zinc/concession-de-chassezac-l-exploitation.html
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8509044
http://www.life-montselgues.eu/spip.php?article44
http://www.life-montselgues.eu/spip.php?article40
http://www.life-montselgues.eu/IMG/pdf/C34_LifeMonts_travaux_galeries_2009.pdf