Trilobites : 3 exemples de postures de vie : Différence entre versions

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Ci-dessous, position de repos, vue frontale du céphalon (x 5 env.) ; arche antérieure céphalique largement ouverte (noter la branche antérieure de la suture faciale)
 
Ci-dessous, position de repos, vue frontale du céphalon (x 5 env.) ; arche antérieure céphalique largement ouverte (noter la branche antérieure de la suture faciale)
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'''2) Posture active'''
 
'''2) Posture active'''

Version du 5 juillet 2007 à 16:21

L'observation d'un grand nombre de carapaces, leur disposition dans l'espace, le positionnement respectif céphalon/thorax/pygidium a permis à de nombreux auteurs de définir plusieurs postures de vie chez les trilobites. (voir par ex. Bergström, 1973a ; Clarkson & Henry, 1973 ; Henry & Clarkson, 1975 ; Campbell, 1977a ; Fortey & Owens, 1979; Tasch, 1980 ; Levi-Setti, 1993)

En voici 3 exemples à travers le trilobite illaenimorphe Panderia beaumonti (Formation de Traveusot - Llandeilo) (Les figures ont été réalisées avec Photoshop d'après des clichés originaux)

1) Posture de repos

La grande majorité des carapaces se trouvent dans cette position. (Voir fig. ci-dessous) Le bord postérieure de la glabelle est fortement inclinée vers l’arrière. Le céphalon occupe une position palpébrale. Le bord supérieur de l’œil est sub-parallèle au plan formé par les segments thoraciques et le pygidium (ce plan correspond au plan horizontal). La courbure de la partie postérieure du pygidium semble plus accentuée. Le champ visuel est efficace dans toute les directions au-dessus de la surface du sédiment. Le tubercule glabellaire médian (tgm) est en position zénithale, optimisant une détection vers le haut. L’arche antérieure céphalique est ouverte favorisant la circulation du flux nutritif et respiratoire.

Ci-dessous, carapace dorsale en position de repos, vue latérale (x 4 env.) Position du plan palpébral. Panderia beaumonti-4.jpg


Ci-dessous, position de repos, vue frontale du céphalon (x 5 env.) ; arche antérieure céphalique largement ouverte (noter la branche antérieure de la suture faciale) 250

2) Posture active

Un exemplaire bien conservé permet l’observation de cette position.

Le bord postérieur de la glabelle est vertical mais situé pratiquement au niveau du plan thoracique et les 2 premiers anneaux du rachis thoracique s’abaissent rapidement pour atteindre un plan horizontal. Le céphalon est basculé vers l’avant, le champ visuel dirigé frontalement optimise la progression de l’organisme ; le tubercule glabellaire médian étant situé sur la courbure glabellaire antérieure, complète le champ visuel des yeux composés. L’arche antérieure céphalique est fermée. Les segments thoraciques sont situés dans le prolongement de l’aplatissement sagital de la partie postérieure de la glabelle. L’ensemble forme un plan sub-horizontal. La partie antérieure du pygidium est relativement plane et prolonge le plan thoracique.

Ci-dessous, carapace dorsale en posture active ; vue latérale ( x 4 env.) - position du plan palpébral Panderia beaumonti-6.jpg

Ci-dessous, carapace dorsale en posture active ; vue frontale du céphalon ( x 5 env.) Panderia beaumonti-7.jpg


3) La posture enroulée

Observé sur le spécimen présenté ci-dessous, le mode d’enroulement est de type sphéroïde. La bordure pygidiale est au contact bord à bord avec la doublure céphalique. Les plèvres forment une cloison continue appliquée avec précision au niveau de l’angle génal. La face ventrale est ainsi entièrement protégée par la carapace dorsale. La convexité glabellaire est fortement diminuée ; l’axe formé par le contact céphalon/pygidium et le centre de la courbure thoracique est sensiblement parallèle au plan palpébral.

Ci-dessous, carapace dorsale en posture enroulée, vue latérale (x 5 env.) Panderia beaumonti-8.jpg

Ci-dessous, carapace dorsale en posture enroulée, vue frontale (x 5 env.) Panderia beaumonti-9.jpg

Différentes hypothèses sont généralement avancées quant à ce type de posture :

- Ce serait un comportement anti-prédation par la protection efficace de la face ventrale plus vulnérable. (Richter,1920 ; Whittington, 1965 ; Bergström, 1973a ; Campbell, 1977a ; Tasch, 1980) - Ce pourrait être une réponse à un brusque changement des conditions environnementales (Speyer, 1988) (température, salinité, oxygénation, turbidité) et chez les formes endobiontes (organismes qui s'enfouissent dans le sédiment) un reflex de protection en cas d’érosion de leur terrier (Stitt, 1976).


--Osiris 5 juillet 2007 à 18:12 (CEST)