Des Cartes Géologiques hautes en couleurs et pas comme les autres - 1e partie : Différence entre versions

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::<h2>Des Cartes Géologiques hautes en couleurs et pas comme les autres :</h2>
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==Des Cartes Géologiques hautes en couleurs et pas comme les autres ==
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===Introduction===
 
Tableau…Vous avez dit tableau ! Au fait qu'est-ce qu'un tableau ? Certains vous dirons que c'est une création purement humaine, d'autres, qu'il s'agit d'une œuvre d'art, ou bien encore d'un placement…<br>Mais un tableau peut également être considéré comme une carte géologique, révélant les secrets que renferment les roches qui le composent…<br>Cependant ces mêmes roches qui lui confèrent tout son éclat peuvent dissimuler de sombres secrets… Mais n'anticipons pas ! Revenons plutôt en arrière et plus particulièrement au XVe siècle, époque où de nombreuses innovations révolutionnent le domaine des arts et de la peinture…en voici les principales :<br><br>
 
Tableau…Vous avez dit tableau ! Au fait qu'est-ce qu'un tableau ? Certains vous dirons que c'est une création purement humaine, d'autres, qu'il s'agit d'une œuvre d'art, ou bien encore d'un placement…<br>Mais un tableau peut également être considéré comme une carte géologique, révélant les secrets que renferment les roches qui le composent…<br>Cependant ces mêmes roches qui lui confèrent tout son éclat peuvent dissimuler de sombres secrets… Mais n'anticipons pas ! Revenons plutôt en arrière et plus particulièrement au XVe siècle, époque où de nombreuses innovations révolutionnent le domaine des arts et de la peinture…en voici les principales :<br><br>
 
<big>- </big>Invention de la peinture à l'huile généralement attribuée au peintre flamand <b>Jan Van Eyck</b> (1390~1441), elle supplante progressivement la tempéra à l'œuf qui jusqu'alors ralliait tous les suffrages.<br><br>
 
<big>- </big>Invention de la peinture à l'huile généralement attribuée au peintre flamand <b>Jan Van Eyck</b> (1390~1441), elle supplante progressivement la tempéra à l'œuf qui jusqu'alors ralliait tous les suffrages.<br><br>
 
- Apparition du support textile, ce dernier remplace progressivement le support en bois qui jusque là jouait un rôle prédominant dans la peinture occidentale ;<br><br>
 
- Apparition du support textile, ce dernier remplace progressivement le support en bois qui jusque là jouait un rôle prédominant dans la peinture occidentale ;<br><br>
 
- Les artistes utilisent et maitrisent de mieux en mieux, dans leurs compositions, les proportions et la perspective, etc.…<br><br>
 
- Les artistes utilisent et maitrisent de mieux en mieux, dans leurs compositions, les proportions et la perspective, etc.…<br><br>
C'est justement de cette période-charnière plus connue sous le nom de « Première Renaissance ~ Quattrocento » qui gagna tout d'abord l'Italie puis une partie de l'Europe au XVe siècle, amorçant la « Haute Renaissance ~ Cinquecento »  XVIe siècle, dont je vais vous parler aujourd'hui et plus particulièrement de la <b>gamme de couleurs</b> dont disposaient les artistes du XVe siècle…Pour plus de commodité j'utiliserai le terme plus généraliste de <b>Renaissance</b> tout au long de ce sujet.<br><br><big><b>- Ces couleurs se divisent en trois groupes :</b></big><br><br><small>1).</small> <b>Les couleurs naturelles (généralement minérales) :</b><br>Elles se composent principalement des ocres, de quelques couleurs rares, plus complexes et de couleurs calcinées.<br><br><small>2).</small> <b>Les couleurs minérales artificielles :</b><br>Elles sont fabriquées à partir de deux procédés :<br>. Le procédé par voie sèche, utilisant la méthode de la calcination.<br>. Le procédé par voie humide, utilisant la précipitation, le lavage, le filtrage, le séchage, le concassage et le tamisage…<br>. Certaines couleurs comme par exemple le vermillon, sulfure de mercure, peuvent être préparées aussi bien par voie sèche (en faisant fondre du soufre et du mercure à feu doux) que par voie humide (mélange de soufre, de mercure et de potasse étendue d‘eau).<br><br><small>3).</small> <b>Les laques :</b><br>Elles sont habituellement obtenues par la fixation de la matière colorante naturelle sur un support en général de constitution amorphe dont la composition chimique varie en fonction des matières colorantes utilisées : animales, végétales ou minérales - (le plus souvent de l’alumine, mais aussi craie albuminée, amidon…).<br><br><big><b>- Les matières colorantes du XVe siècle :</big></b><br>Majoritairement issues de la palette des peintres médiévaux, ces matières colorantes se composent de quatre couleurs de nature terreuse : le noir, le rouge, le jaune et le vert, ainsi que de couleurs naturelles qui doivent être travaillées : les bleus, les verts, les jaunes… et de couleurs artificielles : le blanc, le vermillon…<br><br>
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C'est justement de cette période-charnière plus connue sous le nom de « Première Renaissance ~ Quattrocento » qui gagna tout d'abord l'Italie puis une partie de l'Europe au XVe siècle, amorçant la « Haute Renaissance ~ Cinquecento »  XVIe siècle, dont je vais vous parler aujourd'hui et plus particulièrement de la <b>gamme de couleurs</b> dont disposaient les artistes du XVe siècle…Pour plus de commodité j'utiliserai le terme plus généraliste de <b>Renaissance</b> tout au long de ce sujet.
- <b>A propos du pigment :</b><br>Le pigment est un substance colorante d’origine minérale ou organique, réduite en forme de poudre mélangée à l’état sec avec un liant (mais non dissoute dans ce liant) dont les principales caractéristiques résident essentiellement en leur pouvoir plus ou moins couvrant et colorant. Ces pigments entrent dans la composition des pastels, gouaches, des peintures à l'huile, à l'acrylique ou à l'eau (aquarelle et gouache). C'est le liant dans lequel ils sont en suspension qui change: huile, eau, cire…<br>Ce liant peut également se présenter sous la forme de salive, ou d’acide gras notamment en tant qu’agglutinant dans l’art Pariétal…on retrouve également la trace de « charge » constituée de [[feldspath]] potassique ou d’un mélange avec de la  [[biotite]] dans les peintures paléolithiques ; ces minéraux améliorant les conditions de dépôt sur le support et les possibilités de conservation…<br>La [[barytine]], sulfate de [[baryum]] BaSO<sub>4</sub> et le [[gypse]], sulfate de calcium hydraté CaSO<sub>4</sub>.2H<sub>2</sub>O, seront également utilisés  plus tardivement comme matière de « charge » pour les pigments ou les préparations (gypse notamment  par les artistes de l’Egypte ancienne). <br>Les pigments des peintures d’autrefois avaient en général un grain plus grossier et plus hétorrogène, leur taille était habituellement comprise entre 1/50 mm ([[azurite]] et smalt) et environ 1/1000 mm (pour le blanc de [[plomb]], le [[cinabre]] etc.)<br>De nos jours, les pigments sont broyés plus fin, leurs grains ont une taille variant suivant le pigment, chacun d’eux possède une taille de particule qui lui est propre celle-ci varie de 1 / 500 mm et  1 / 2000 mm à 1 / 2500 mm (taille optimale en fonction de la couleur).<br><br>* Bien que l'histoire de la découverte des colorants à travers les âges ne soit pas le but de cette étude, il m'a semblé qu'un bref récapitulatif des couleurs utilisées notamment par les prédécesseurs des peintres de la renaissance pourrait s'avérer intéressant.<br><br>
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- Les <b>artistes de la préhistoire</b> se servaient pour réaliser leurs fresques de pigments naturels trouvés pour la plupart en affleurement de dépôts géologiques sédimentaires ou sous formes de concentrations. Ces derniers choisissaient ces pigments d'origine [[minéral]]e, végétale ou animal en fonction de leurs propriétés et de leurs besoins : des [[terre]]s, des [[argile]]s ocres et rouges, des noirs….(oxydes de [[fer]] et de [[manganèse]]) qu'ils calcinaient parfois pour obtenir différentes nuances…<br><br>
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===Ces couleurs se divisent en trois groupes :===
- De leur côté les <b>artistes de l'Egypte ancienne</b> utilisaient habituellement 7 couleurs : un blanc (gypse), un rouge, un jaune, un brun, un vert, un bleu et un noir. Les jaunes, les rouges et les bruns étaient obtenus à partir des ocres (terres naturelles ou calcinées).<br>
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:-1<b>Les couleurs naturelles (généralement minérales) :</b><br>Elles se composent principalement des ocres, de quelques couleurs rares, plus complexes et de couleurs calcinées.
- Ils avaient également à leur disposition :<br>. Un vert tiré du [[cuivre]], vert malachite, Cu<sup>2+</sup>2(CO<sub>3</sub>) (HO)2.<br>. Le fameux « bleu égyptien - Bleu d'Alexandrie » couleur de synthèse obtenue par le chauffage d'un mélange composé de [[malachite]] et de [[carbonate]] de [[calcium]], ce dernier remplaçant l'inégalable bleu [[lapis-lazuli]], un allumo [[silicate]] de [[sodium]]  (Na,Ca)<sub>8</sub>Si<sub>6</sub>O<sub>24</sub>[(SO<sub>4</sub>), S, CI, (OH)], dont le prix était prohibitif.<br>. Un jaune à base de [[soufre]] et d'arsenic : l'orpiment, As<sub>2</sub>S<sub>3</sub>.<br>. Un jaune antimoniate de [[plomb]] sous sa forme naturelle : giallo di Napoli (jaune de Naples).<br>. Un rouge à base de [[sulfure]] et de [[mercure]] : le cinabre, HgS.<br><br>
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:-2<b>Les couleurs minérales artificielles :</b><br>Elles sont fabriquées à partir de deux procédés :<br>. Le procédé par voie sèche, utilisant la méthode de la calcination.<br>. Le procédé par voie humide, utilisant la précipitation, le lavage, le filtrage, le séchage, le concassage et le tamisage…<br>. Certaines couleurs comme par exemple le vermillon, sulfure de mercure, peuvent être préparées aussi bien par voie sèche (en faisant fondre du soufre et du mercure à feu doux) que par voie humide (mélange de soufre, de mercure et de potasse étendue d‘eau).
- Très rapidement les <b>artistes de la Grèce</b> et <b>de la Rome antique</b> vont enrichir la palette des Égyptiens avec de nouvelles couleurs, voici les principales elles sont tirées du plomb :<br>. Le minium, oxyde plomb , Pb<sub>3</sub>O<sub>4</sub>.<br>. La céruse, carbonate naturel de plomb, PbCO<sub>3</sub>.<br>. Le massicot, oxyde de plomb PbO.<br><br>
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:-3<b>Les laques :</b><br>Elles sont habituellement obtenues par la fixation de la matière colorante naturelle sur un support en général de constitution amorphe dont la composition chimique varie en fonction des matières colorantes utilisées : animales, végétales ou minérales - (le plus souvent de l’alumine, mais aussi craie albuminée, amidon…).
- Quand aux <b>artistes médiévaux</b>, ils utilisaient à peu près la même palette que leurs anciens, avec toutefois quelques ajouts : <br>. Le vermillon fabriqué artificiellement à partir du [[réalgar]] - je vous reparlerai de ce sulfure de mercure (HgS) et de ce bisulfure d'arsenic (AsS) dans la partie consacrée aux rouges…<br>. Des couleurs d’origine végétale : la laque de garance, le safran, la gomme-gutte… …<br><br>- <b>LES JAUNES :</b><br><br><b>L'Ocre Jaune :</b><br>L'origine de son nom provient du grec <i>« okra »</i> qui signifie « terre jaune », l'ocre jaune est un [[silicate]] d'alumine ([[kaolin]]), ferrugineux (goethite) et siliceux ([[quartz]]).<br><br>
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. C'est un pigment naturel qui doit sa couleur jaune, à l'association d'un pigment [[minéral]], un oxyhydroxyde de [[fer]], la <b>goethite</b> alphaFe<sup> 3+</sup> O(OH) avec une argile, la <b>Kaolinite</b>, minéral composé de silicate d'[[aluminium]] hydraté Al<sub>2</sub>Si<sub>2</sub>O(OH)<sub>4</sub>.<br>- La [[roche]] est une formation [[sable]]use constituée de grains de quartz (environ 80 %) amalgamés à de l'ocre.<br><br>
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===Les matières colorantes du XVe siècle :===
. Incontournable et très apprécié des peintres, ce pigment très sûr a été utilisé avec bonheur tout au long de l'histoire de la peinture, Hommes Préhistoriques, Egyptiens, Grecs, Romains…<br>L'ocre jaune forme une pâte couvrante, colorante, très résistante, sa stabilité et sa solidité sont remarquables, sa fixité à la lumière est excellente ; bonne siccativité ; de plus il est compatible avec n'importe pigment et avec la plupart des liants…<br><br>- Indice de réfraction : 2,00 à 2,40.<br><br>-  Par la calcination de l'ocre jaune on obtient un ocre rouge, le pigment est un oxyde de fer ([[hématite]] alphaFe<sup>3+</sup>O).<br><br>
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Majoritairement issues de la palette des peintres médiévaux, ces matières colorantes se composent de quatre couleurs de nature terreuse : le noir, le rouge, le jaune et le vert, ainsi que de couleurs naturelles qui doivent être travaillées : les bleus, les verts, les jaunes… et de couleurs artificielles : le blanc, le vermillon…
. Localisation : France : Bourgogne ; Monts de Vaucluse, à Roussillon ; Yonne ; Minas Gérais, Brésil ; Espagne ; …<br>
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:-<b>A propos du pigment :</b><br>Le pigment est un substance colorante d’origine minérale ou organique, réduite en forme de poudre mélangée à l’état sec avec un liant (mais non dissoute dans ce liant) dont les principales caractéristiques résident essentiellement en leur pouvoir plus ou moins couvrant et colorant. Ces pigments entrent dans la composition des pastels, gouaches, des peintures à l'huile, à l'acrylique ou à l'eau (aquarelle et gouache). C'est le liant dans lequel ils sont en suspension qui change: huile, eau, cire…<br>Ce liant peut également se présenter sous la forme de salive, ou d’acide gras notamment en tant qu’agglutinant dans l’art Pariétal…on retrouve également la trace de « charge » constituée de [[feldspath]] potassique ou d’un mélange avec de la  [[biotite]] dans les peintures paléolithiques ; ces minéraux améliorant les conditions de dépôt sur le support et les possibilités de conservation…<br>La [[barytine]], sulfate de [[baryum]] BaSO<sub>4</sub> et le [[gypse]], sulfate de calcium hydraté CaSO<sub>4</sub>.2H<sub>2</sub>O, seront également utilisés  plus tardivement comme matière de « charge » pour les pigments ou les préparations (gypse notamment  par les artistes de l’Egypte ancienne). <br>Les pigments des peintures d’autrefois avaient en général un grain plus grossier et plus hétorrogène, leur taille était habituellement comprise entre 1/50 mm ([[azurite]] et smalt) et environ 1/1000 mm (pour le blanc de [[plomb]], le [[cinabre]] etc.)<br>De nos jours, les pigments sont broyés plus fin, leurs grains ont une taille variant suivant le pigment, chacun d’eux possède une taille de particule qui lui est propre celle-ci varie de 1 / 500 mm et  1 / 2000 mm à 1 / 2500 mm (taille optimale en fonction de la couleur).<br><br>
. <font color="#0000FF"><b>NON TOXIQUE</b></font> <br><br><b>- A propos la Goethite (minéral) :</b><br>Dédiée au philosophe et poète allemand <b>Johann Wolfgang Von Goethe</b>, la goethite à été décrite pour la première fois par <b>Johann Georg Lenz</b> en 1806, c'est un [[minerai]] ferrifère qui fut découvert dans la localité type de Hollerter Zug, Kirchen Rheinland - Allemagne.<br><br>
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* Bien que l'histoire de la découverte des colorants à travers les âges ne soit pas le but de cette étude, il m'a semblé qu'un bref récapitulatif des couleurs utilisées notamment par les prédécesseurs des peintres de la renaissance pourrait s'avérer intéressant.
. La goethite est connue depuis la préhistoire pour son usage en tant que colorant notamment dans la plupart des représentations pariétales paléolithiques (l'art du monde des ténèbres - grottes de Lascaux, de Niaux, …).<br>Je n'aborderai pas dans cette partie les différentes évolutions de cet art pariétal ni le phénomène de chauffage des oxydes de fer, qui a permis à ces artistes de faire varier les tonalités de ces pigments notamment de l'ocre au rouge... Je me contenterai d'ajouter que ces oxydes de fer sont regroupés en deux variétés :<br>- Les oxydes de fer anhydres (hématite alphaFe<sub>2</sub>O<sub>3</sub> , magnétite Fe<sup>2+</sup> Fe<sup>3+</sup>O<sub>4</sub> …)<br>- Les oxydes de fer hydratés ou hydroxydes de fer (goethite, lépidocrocite gammaFe<sup> 3+</sup> O(OH)).<br><br>
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:- Les <b>artistes de la préhistoire</b> se servaient pour réaliser leurs fresques de pigments naturels trouvés pour la plupart en affleurement de dépôts géologiques sédimentaires ou sous formes de concentrations. Ces derniers choisissaient ces pigments d'origine [[minéral]]e, végétale ou animal en fonction de leurs propriétés et de leurs besoins : des [[terre]]s, des [[argile]]s ocres et rouges, des noirs….(oxydes de [[fer]] et de [[manganèse]]) qu'ils calcinaient parfois pour obtenir différentes nuances…
. Après l'hématite, la goethite est un minerai de fer très important. On la trouve dans les gisements secondaires oxydés ainsi que dans les filons de basse température. Elle se forme par la désagrégation d'autres minerais riches en fer.<br>La goethite peut également être précipitée par les eaux souterraines ou dans d'autres conditions sédimentaires, mais également sous la forme de minerai primaire dans les dépôts hydrothermiques… habituellement associée avec la [[limonite]], l'[[hématite]], l'[[allcharite]], la [[lépidocrocite]], la [[pyrite]], la [[pyrolusite]], la [[sidérite]], la [[marcassite]]…<br><br>
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:- De leur côté les <b>artistes de l'Egypte ancienne</b> utilisaient habituellement 7 couleurs : un blanc (gypse), un rouge, un jaune, un brun, un vert, un bleu et un noir. Les jaunes, les rouges et les bruns étaient obtenus à partir des ocres (terres naturelles ou calcinées).<br>-Ils avaient également à leur disposition :<br>. Un vert tiré du [[cuivre]], vert malachite, Cu<sup>2+</sup>2(CO<sub>3</sub>) (HO)2.<br>. Le fameux « bleu égyptien - Bleu d'Alexandrie » couleur de synthèse obtenue par le chauffage d'un mélange composé de [[malachite]] et de [[carbonate]] de [[calcium]], ce dernier remplaçant l'inégalable bleu [[lapis-lazuli]], un allumo [[silicate]] de [[sodium]]  (Na,Ca)<sub>8</sub>Si<sub>6</sub>O<sub>24</sub>[(SO<sub>4</sub>), S, CI, (OH)], dont le prix était prohibitif.<br>. Un jaune à base de [[soufre]] et d'arsenic : l'orpiment, As<sub>2</sub>S<sub>3</sub>.<br>. Un jaune antimoniate de [[plomb]] sous sa forme naturelle : giallo di Napoli (jaune de Naples).<br>. Un rouge à base de [[sulfure]] et de [[mercure]] : le cinabre, HgS.
. C'est un <b>oxyhydroxyde de fer</b>, alphaFe<sup>3+</sup>O(OH), (composition : [[Fe]] 62,9 % , [[O]] 27,0 % , H<sub>2</sub>O 10,1 % ).<br><br>
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:- Très rapidement les <b>artistes de la Grèce</b> et <b>de la Rome antique</b> vont enrichir la palette des Égyptiens avec de nouvelles couleurs, voici les principales elles sont tirées du plomb :<br>. Le minium, oxyde plomb , Pb<sub>3</sub>O<sub>4</sub>.<br>. La céruse, carbonate naturel de plomb, PbCO<sub>3</sub>.<br>. Le massicot, oxyde de plomb PbO.
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:- Quand aux <b>artistes médiévaux</b>, ils utilisaient à peu près la même palette que leurs anciens, avec toutefois quelques ajouts : <br>. Le vermillon fabriqué artificiellement à partir du [[réalgar]] - je vous reparlerai de ce sulfure de mercure (HgS) et de ce bisulfure d'arsenic (AsS) dans la partie consacrée aux rouges…<br>. Des couleurs d’origine végétale : la laque de garance, le safran, la gomme-gutte… …
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===LES JAUNES :===
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:-<b>L'Ocre Jaune :</b><br>L'origine de son nom provient du grec <i>« okra »</i> qui signifie « terre jaune », l'ocre jaune est un [[silicate]] d'alumine ([[kaolin]]), ferrugineux (goethite) et siliceux ([[quartz]]).<br>. C'est un pigment naturel qui doit sa couleur jaune, à l'association d'un pigment [[minéral]], un oxyhydroxyde de [[fer]], la <b>goethite</b> alphaFe<sup> 3+</sup> O(OH) avec une argile, la <b>Kaolinite</b>, minéral composé de silicate d'[[aluminium]] hydraté Al<sub>2</sub>Si<sub>2</sub>O(OH)<sub>4</sub>.<br>- La [[roche]] est une formation [[sable]]use constituée de grains de quartz (environ 80 %) amalgamés à de l'ocre.<b>. Incontournable et très apprécié des peintres, ce pigment très sûr a été utilisé avec bonheur tout au long de l'histoire de la peinture, Hommes Préhistoriques, Egyptiens, Grecs, Romains…<br>L'ocre jaune forme une pâte couvrante, colorante, très résistante, sa stabilité et sa solidité sont remarquables, sa fixité à la lumière est excellente ; bonne siccativité ; de plus il est compatible avec n'importe pigment et avec la plupart des liants…<br><br>- Indice de réfraction : 2,00 à 2,40.<br><br>-  Par la calcination de l'ocre jaune on obtient un ocre rouge, le pigment est un oxyde de fer ([[hématite]] alphaFe<sup>3+</sup>O).<br>. Localisation : France : Bourgogne ; Monts de Vaucluse, à Roussillon ; Yonne ; Minas Gérais, Brésil ; Espagne ; …<br>. <font color="#0000FF"><b>NON TOXIQUE</b></font>.
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:-<b>- A propos la Goethite (minéral) :</b><br>Dédiée au philosophe et poète allemand <b>Johann Wolfgang Von Goethe</b>, la goethite à été décrite pour la première fois par <b>Johann Georg Lenz</b> en 1806, c'est un [[minerai]] ferrifère qui fut découvert dans la localité type de Hollerter Zug, Kirchen Rheinland - Allemagne.<br>. La goethite est connue depuis la préhistoire pour son usage en tant que colorant notamment dans la plupart des représentations pariétales paléolithiques (l'art du monde des ténèbres - grottes de Lascaux, de Niaux, …).<br>Je n'aborderai pas dans cette partie les différentes évolutions de cet art pariétal ni le phénomène de chauffage des oxydes de fer, qui a permis à ces artistes de faire varier les tonalités de ces pigments notamment de l'ocre au rouge... Je me contenterai d'ajouter que ces oxydes de fer sont regroupés en deux variétés :<br>- Les oxydes de fer anhydres (hématite alphaFe<sub>2</sub>O<sub>3</sub> , magnétite Fe<sup>2+</sup> Fe<sup>3+</sup>O<sub>4</sub> …)<br>- Les oxydes de fer hydratés ou hydroxydes de fer (goethite, lépidocrocite gammaFe<sup> 3+</sup> O(OH)).<br>. Après l'hématite, la goethite est un minerai de fer très important. On la trouve dans les gisements secondaires oxydés ainsi que dans les filons de basse température. Elle se forme par la désagrégation d'autres minerais riches en fer.<br>La goethite peut également être précipitée par les eaux souterraines ou dans d'autres conditions sédimentaires, mais également sous la forme de minerai primaire dans les dépôts hydrothermiques… habituellement associée avec la [[limonite]], l'[[hématite]], l'[[allcharite]], la [[lépidocrocite]], la [[pyrite]], la [[pyrolusite]], la [[sidérite]], la [[marcassite]]…<br>. C'est un <b>oxyhydroxyde de fer</b>, alphaFe<sup>3+</sup>O(OH), (composition : [[Fe]] 62,9 % , [[O]] 27,0 % , H<sub>2</sub>O 10,1 % ).<br><br>
 
. Le minéral appartient à la classe chimique : <b>[[IV OXYDES]].</b><br>- Sous-classe : Hydroxydes et hydrates ~ Groupe diaspore.<br>La goethite a un système cristallin Orthorhombique - bipyramide rhombique.<br>- Classe de symétrie 2 / m 2 / m 2 / m Holoédrie orthorhombique.<br>- Système de Bravais : P Primitif.<br>- Sa dureté est de : 5,0 à 5,5<br>- Sa densité est de : 4,3.<br>- Clivage : Oui, suivant le pinacoïde.<br>- Sa cassure est irrégulière, conchoïdale à échardes.<br><br>
 
. Le minéral appartient à la classe chimique : <b>[[IV OXYDES]].</b><br>- Sous-classe : Hydroxydes et hydrates ~ Groupe diaspore.<br>La goethite a un système cristallin Orthorhombique - bipyramide rhombique.<br>- Classe de symétrie 2 / m 2 / m 2 / m Holoédrie orthorhombique.<br>- Système de Bravais : P Primitif.<br>- Sa dureté est de : 5,0 à 5,5<br>- Sa densité est de : 4,3.<br>- Clivage : Oui, suivant le pinacoïde.<br>- Sa cassure est irrégulière, conchoïdale à échardes.<br><br>
 
. Minéral fragile, cassant, la goethite est transparente à translucide à opaque.
 
. Minéral fragile, cassant, la goethite est transparente à translucide à opaque.

Version du 17 janvier 2011 à 17:55

Des Cartes Géologiques hautes en couleurs et pas comme les autres

Introduction

Tableau…Vous avez dit tableau ! Au fait qu'est-ce qu'un tableau ? Certains vous dirons que c'est une création purement humaine, d'autres, qu'il s'agit d'une œuvre d'art, ou bien encore d'un placement…
Mais un tableau peut également être considéré comme une carte géologique, révélant les secrets que renferment les roches qui le composent…
Cependant ces mêmes roches qui lui confèrent tout son éclat peuvent dissimuler de sombres secrets… Mais n'anticipons pas ! Revenons plutôt en arrière et plus particulièrement au XVe siècle, époque où de nombreuses innovations révolutionnent le domaine des arts et de la peinture…en voici les principales :

- Invention de la peinture à l'huile généralement attribuée au peintre flamand Jan Van Eyck (1390~1441), elle supplante progressivement la tempéra à l'œuf qui jusqu'alors ralliait tous les suffrages.

- Apparition du support textile, ce dernier remplace progressivement le support en bois qui jusque là jouait un rôle prédominant dans la peinture occidentale ;

- Les artistes utilisent et maitrisent de mieux en mieux, dans leurs compositions, les proportions et la perspective, etc.…

C'est justement de cette période-charnière plus connue sous le nom de « Première Renaissance ~ Quattrocento » qui gagna tout d'abord l'Italie puis une partie de l'Europe au XVe siècle, amorçant la « Haute Renaissance ~ Cinquecento » XVIe siècle, dont je vais vous parler aujourd'hui et plus particulièrement de la gamme de couleurs dont disposaient les artistes du XVe siècle…Pour plus de commodité j'utiliserai le terme plus généraliste de Renaissance tout au long de ce sujet.

Ces couleurs se divisent en trois groupes :

-1Les couleurs naturelles (généralement minérales) :
Elles se composent principalement des ocres, de quelques couleurs rares, plus complexes et de couleurs calcinées.
-2Les couleurs minérales artificielles :
Elles sont fabriquées à partir de deux procédés :
. Le procédé par voie sèche, utilisant la méthode de la calcination.
. Le procédé par voie humide, utilisant la précipitation, le lavage, le filtrage, le séchage, le concassage et le tamisage…
. Certaines couleurs comme par exemple le vermillon, sulfure de mercure, peuvent être préparées aussi bien par voie sèche (en faisant fondre du soufre et du mercure à feu doux) que par voie humide (mélange de soufre, de mercure et de potasse étendue d‘eau).
-3Les laques :
Elles sont habituellement obtenues par la fixation de la matière colorante naturelle sur un support en général de constitution amorphe dont la composition chimique varie en fonction des matières colorantes utilisées : animales, végétales ou minérales - (le plus souvent de l’alumine, mais aussi craie albuminée, amidon…).

Les matières colorantes du XVe siècle :

Majoritairement issues de la palette des peintres médiévaux, ces matières colorantes se composent de quatre couleurs de nature terreuse : le noir, le rouge, le jaune et le vert, ainsi que de couleurs naturelles qui doivent être travaillées : les bleus, les verts, les jaunes… et de couleurs artificielles : le blanc, le vermillon…

-A propos du pigment :
Le pigment est un substance colorante d’origine minérale ou organique, réduite en forme de poudre mélangée à l’état sec avec un liant (mais non dissoute dans ce liant) dont les principales caractéristiques résident essentiellement en leur pouvoir plus ou moins couvrant et colorant. Ces pigments entrent dans la composition des pastels, gouaches, des peintures à l'huile, à l'acrylique ou à l'eau (aquarelle et gouache). C'est le liant dans lequel ils sont en suspension qui change: huile, eau, cire…
Ce liant peut également se présenter sous la forme de salive, ou d’acide gras notamment en tant qu’agglutinant dans l’art Pariétal…on retrouve également la trace de « charge » constituée de feldspath potassique ou d’un mélange avec de la biotite dans les peintures paléolithiques ; ces minéraux améliorant les conditions de dépôt sur le support et les possibilités de conservation…
La barytine, sulfate de baryum BaSO4 et le gypse, sulfate de calcium hydraté CaSO4.2H2O, seront également utilisés plus tardivement comme matière de « charge » pour les pigments ou les préparations (gypse notamment par les artistes de l’Egypte ancienne).
Les pigments des peintures d’autrefois avaient en général un grain plus grossier et plus hétorrogène, leur taille était habituellement comprise entre 1/50 mm (azurite et smalt) et environ 1/1000 mm (pour le blanc de plomb, le cinabre etc.)
De nos jours, les pigments sont broyés plus fin, leurs grains ont une taille variant suivant le pigment, chacun d’eux possède une taille de particule qui lui est propre celle-ci varie de 1 / 500 mm et 1 / 2000 mm à 1 / 2500 mm (taille optimale en fonction de la couleur).

  • Bien que l'histoire de la découverte des colorants à travers les âges ne soit pas le but de cette étude, il m'a semblé qu'un bref récapitulatif des couleurs utilisées notamment par les prédécesseurs des peintres de la renaissance pourrait s'avérer intéressant.
- Les artistes de la préhistoire se servaient pour réaliser leurs fresques de pigments naturels trouvés pour la plupart en affleurement de dépôts géologiques sédimentaires ou sous formes de concentrations. Ces derniers choisissaient ces pigments d'origine minérale, végétale ou animal en fonction de leurs propriétés et de leurs besoins : des terres, des argiles ocres et rouges, des noirs….(oxydes de fer et de manganèse) qu'ils calcinaient parfois pour obtenir différentes nuances…
- De leur côté les artistes de l'Egypte ancienne utilisaient habituellement 7 couleurs : un blanc (gypse), un rouge, un jaune, un brun, un vert, un bleu et un noir. Les jaunes, les rouges et les bruns étaient obtenus à partir des ocres (terres naturelles ou calcinées).
-Ils avaient également à leur disposition :
. Un vert tiré du cuivre, vert malachite, Cu2+2(CO3) (HO)2.
. Le fameux « bleu égyptien - Bleu d'Alexandrie » couleur de synthèse obtenue par le chauffage d'un mélange composé de malachite et de carbonate de calcium, ce dernier remplaçant l'inégalable bleu lapis-lazuli, un allumo silicate de sodium (Na,Ca)8Si6O24[(SO4), S, CI, (OH)], dont le prix était prohibitif.
. Un jaune à base de soufre et d'arsenic : l'orpiment, As2S3.
. Un jaune antimoniate de plomb sous sa forme naturelle : giallo di Napoli (jaune de Naples).
. Un rouge à base de sulfure et de mercure : le cinabre, HgS.
- Très rapidement les artistes de la Grèce et de la Rome antique vont enrichir la palette des Égyptiens avec de nouvelles couleurs, voici les principales elles sont tirées du plomb :
. Le minium, oxyde plomb , Pb3O4.
. La céruse, carbonate naturel de plomb, PbCO3.
. Le massicot, oxyde de plomb PbO.
- Quand aux artistes médiévaux, ils utilisaient à peu près la même palette que leurs anciens, avec toutefois quelques ajouts :
. Le vermillon fabriqué artificiellement à partir du réalgar - je vous reparlerai de ce sulfure de mercure (HgS) et de ce bisulfure d'arsenic (AsS) dans la partie consacrée aux rouges…
. Des couleurs d’origine végétale : la laque de garance, le safran, la gomme-gutte… …

LES JAUNES :

-L'Ocre Jaune :
L'origine de son nom provient du grec « okra » qui signifie « terre jaune », l'ocre jaune est un silicate d'alumine (kaolin), ferrugineux (goethite) et siliceux (quartz).
. C'est un pigment naturel qui doit sa couleur jaune, à l'association d'un pigment minéral, un oxyhydroxyde de fer, la goethite alphaFe 3+ O(OH) avec une argile, la Kaolinite, minéral composé de silicate d'aluminium hydraté Al2Si2O(OH)4.
- La roche est une formation sableuse constituée de grains de quartz (environ 80 %) amalgamés à de l'ocre.. Incontournable et très apprécié des peintres, ce pigment très sûr a été utilisé avec bonheur tout au long de l'histoire de la peinture, Hommes Préhistoriques, Egyptiens, Grecs, Romains…
L'ocre jaune forme une pâte couvrante, colorante, très résistante, sa stabilité et sa solidité sont remarquables, sa fixité à la lumière est excellente ; bonne siccativité ; de plus il est compatible avec n'importe pigment et avec la plupart des liants…

- Indice de réfraction : 2,00 à 2,40.

- Par la calcination de l'ocre jaune on obtient un ocre rouge, le pigment est un oxyde de fer (hématite alphaFe3+O).
. Localisation : France : Bourgogne ; Monts de Vaucluse, à Roussillon ; Yonne ; Minas Gérais, Brésil ; Espagne ; …
. NON TOXIQUE.
-- A propos la Goethite (minéral) :
Dédiée au philosophe et poète allemand Johann Wolfgang Von Goethe, la goethite à été décrite pour la première fois par Johann Georg Lenz en 1806, c'est un minerai ferrifère qui fut découvert dans la localité type de Hollerter Zug, Kirchen Rheinland - Allemagne.
. La goethite est connue depuis la préhistoire pour son usage en tant que colorant notamment dans la plupart des représentations pariétales paléolithiques (l'art du monde des ténèbres - grottes de Lascaux, de Niaux, …).
Je n'aborderai pas dans cette partie les différentes évolutions de cet art pariétal ni le phénomène de chauffage des oxydes de fer, qui a permis à ces artistes de faire varier les tonalités de ces pigments notamment de l'ocre au rouge... Je me contenterai d'ajouter que ces oxydes de fer sont regroupés en deux variétés :
- Les oxydes de fer anhydres (hématite alphaFe2O3 , magnétite Fe2+ Fe3+O4 …)
- Les oxydes de fer hydratés ou hydroxydes de fer (goethite, lépidocrocite gammaFe 3+ O(OH)).
. Après l'hématite, la goethite est un minerai de fer très important. On la trouve dans les gisements secondaires oxydés ainsi que dans les filons de basse température. Elle se forme par la désagrégation d'autres minerais riches en fer.
La goethite peut également être précipitée par les eaux souterraines ou dans d'autres conditions sédimentaires, mais également sous la forme de minerai primaire dans les dépôts hydrothermiques… habituellement associée avec la limonite, l'hématite, l'allcharite, la lépidocrocite, la pyrite, la pyrolusite, la sidérite, la marcassite
. C'est un oxyhydroxyde de fer, alphaFe3+O(OH), (composition : Fe 62,9 % , O 27,0 % , H2O 10,1 % ).

. Le minéral appartient à la classe chimique : IV OXYDES.
- Sous-classe : Hydroxydes et hydrates ~ Groupe diaspore.
La goethite a un système cristallin Orthorhombique - bipyramide rhombique.
- Classe de symétrie 2 / m 2 / m 2 / m Holoédrie orthorhombique.
- Système de Bravais : P Primitif.
- Sa dureté est de : 5,0 à 5,5
- Sa densité est de : 4,3.
- Clivage : Oui, suivant le pinacoïde.
- Sa cassure est irrégulière, conchoïdale à échardes.

. Minéral fragile, cassant, la goethite est transparente à translucide à opaque. C'est un minéral paramagnétique ou magnétique, pratiquement infusible sur le charbon de bois, il devient magnétique lorsqu'il est chauffé.
La goethite est partiellement soluble dans les acides et KOH.
- La feroxyhyte et la lépidocrocite sont polymorphes de l'oxyhydroxyde FeO (OH) de fer, bien que ces derniers aient une formule chimique identique à la goethite ils ont des systèmes cristallins différents ce qui fait d'eux des minéraux distincts.
- Pseudomorphosée avec d'autres espèces comme la marcassite, la scorodite, la sidérite, la sphalérite ou la pyrite.
- Indice de réfraction : 2,26 à 2,27
- Le minéral a un lustre adamantin, métallique, mat, soyeux.
- Une couleur brune, brun noirâtre, rougeâtre, brun rougeâtre, jaune brunâtre, ocre jaune.
- Une trace jaune, orange, marron, jaune brunâtre.

. Il est possible distinguer la goethite de l'hématite par la trace, la structure cristalline et de la limonite par sa structure soyeuse, fibreuse et radiée. Le magnétisme, apparaissant lorsque la goethite est chauffée permet de la distinguer d'autres minéraux semblables.

. Les cristaux sont rares, ils sont aciculaires, prismatiques, parfois minces, aplatis, noirs, brillants et isométriques, avec les faces striées. - Plus généralement la goethite se présente sous la forme de plaquettes fragiles à surfaces veloutées formées d'aiguilles groupées en rosettes brillantes. On la trouve également en fibres, mais plus typiquement, massive à surface réniforme, en masses concentriques et oolithiques, à grains fins, compact et croûtes terreuses, sous la forme d'accumulations stalactitiques, d'oocytes…
. La goethite est utlisée en tant que minerai de fer, elle est également employée comme colorant… Elle peut parfois trouver des emplois comme gemme, pierres fines…

. La première description fut faite, comme je l'ai précédemment souligné, par Johann Georg Lenz, théologien et minéralogiste Allemand en 1806.
Né le 2 avril 1748 à Schleusingen en Allemagne, le jeune Lenz étudie la Théologie et la Philosophie à l'université d'Iéna jusqu'à ce que une impulsion le pousse à suivre des études scientifiques et plus particulièrement de minéralogie, s'en suivent alors des publications telles que : « La Table des Fossiles » (1780) ; «Tableau du règne animal » (1781) ; « Traité du Basalte »(1789), puis en 1796 un « Manuel de la Minéralogie »
Il fonde également, à cette époque la « Société Minéralogique » à Iéna, première société consacrée exclusivement aux études minéralogiques (dont Goethe fut membre), enfin il publie son œuvre principale « Guide complet de la minéralogie » (1819 ~ 1820). Il décède le 28 février 1832 à Iéna.
- Publication : « The System of Mineralogy » of James Dwight Dana and Edward Salisbury Dana Yale University 1837-1892, Volume I: Elements, Sulfides, Sulfosalts, Oxides.
. TOXIQUE

A propos de la Kaolinite (minéral) :
Baptisée du nom de la localité où elle fut découverte en 1806, par S.W. Johnson & M. Blake : colline de Kao-Ling, près de Jaucha Fa, province de Jianxi - CHINE, (« Kao » élevée, « Ling » colline).
. La kaolinite est un minerai d'argile secondaire, qui dérive des silicates d'aluminium inaltérés des sols, ou en place dans les roches, sous la forme d'un minéral résultant de l'altération des feldspaths des granites et des pegmatites, on la trouve habituellement avec la fluorine, le microcline, la pyrite, l'augite, le quartz, la muscovite, …
Sa structure se compose de feuilles de silicate (Si2O5 ) métallisées sur des couches de gypsites, oxyde d'aluminium sur couche d'hydroxyde Al2(OH)4.

. La kaolinite est un alumino silicate hydraté AL2Si 2O5 (OH)4 (composition : Al2 O3 39,5 %, SiO2 46,5 %, H2O 14,0 %), elle contient des traces de Fe, Mg, Na, K, Ti, Ca, H2O.

. Le minéral appartient à la classe chimique : VIII SILICATES. ~ Groupe d'appartenance Kaolinite - Serpentine.
Sous-classe chimique: Phyllosilicates ~ sous groupe Kaolinite.
Elle a un système cristallin triclinique (Anorthique)
- Une Classe de symétrie : 1 Hémiédrie triclinique.
- Un Réseau de Bravais : P Primitif.
- Sa dureté est de : 2,60,
- Sa densité est de : 2,0 à 2,50
- Clivage : Oui - {100} parfait.
- Sa cassure est terreuse.

. Minéral opaque, translucide, transparent ; fragile, cassant, flexible mais non élastique, plastique, expansif.
La kaolinite donne une couleur vive lorsqu'elle est chauffée après avoir été imbibée de nitrate de cobalt [Co(NO3)2.6H2O]; elle a une odeur terreuse ; elle est en outre non fluorescente.
. Le minéral contient habituellement un peu d'uranium et de thorium, ce qui la rend très utile dans la datation radiologique.
. Kaolinite, dickite, halloysite et nacrite sont polymorphes, ils partagent la même chimie tout en ayant des structures différentes.
- Pseudomorphosée avec la leucite, la scheelite, la wolframite
- Indice de réfraction : 1,55 à 1,57.Le minéral à un lustre mat, terreux, nacré.
- Une couleur blanche, blanche brunâtre, blanche grisâtre, blanche jaunâtre, vert grisâtre.
- Une trace blanche.

. Il est possible d'identifier la kaolinite par son lustre, sa douceur, sa couleur ; elle est en outre plus friable que la pyrophyllite -1A, & -2M ; son identification peut également se faire par diffraction des rayons X et par l'analyse chimique.

. La kaolinite se présente habituellement en masses compactes dont les individus cristallins ne sont pas visibles, terreuses, ternes ou pseudo-morphes des feldspaths. Les cristaux sont rares, ils sont généralement très petits, microscopiques, pseudo-hexagonaux, lamellaires, finement grenus.

. Le minéral est utilisé dans la céramique, la médecine, en produits de beauté (cosmétiques), elle est également employée dans les peintures et les encres, sa plus grande utilisation réside cependant dans la production du papier…

. Localisation : Kao-Ling, Jiangxi - Chine ; Cornouailles, Angleterre ; Nouvelle Ecosse, Canada ; Macon, Bibb County, Géorgie - U.S.A. ; Allemagne ; Ukraine… France : Limoges, Haute-Vienne ;…

. Une description de la kaolinite fut faite par Alexandre Brongniart (1770 ~1847), à la fois géologue, minéralogiste et paléontologue français, etc., membre de l'Académie des Sciences, il est le fils de Alexandre Théodore Brongniart (architecte). Sorti de l'Ecole des Mines et disciple de Daubenton, les recherches minéralogiques de Brongniart commencent vraiment après sa rencontre avec Haüy qui lui apprend à distinguer les minéraux… Il lui succèdera à la chaire de minéralogie du Muséum d'histoire naturelle de Paris… Dès 1833, il publie un mémoire : « Principes essentiels de la Minéralogie » qui se fonde sur la composition chimique en tenant compte de la cristallographie. Deux ans plus tard, il entreprends avec Delafosse la rédaction du « Règne Minéral ou Histoire Naturelle » ,puis, en 1844, il publie un « Traité des Arts Céramiques et Potiers » . Il restera pendant 47 ans, Directeur de la Manufacture de Sèvres, de 1800 jusqu'à sa mort le 7 octobre 1847 à Paris.
. NON TOXIQUE

Jaune d'antimoine (antimoniate de plomb) :
Giallo di Napoli jaune de Naples, baptisé ainsi en raison du fait qu'il était - à l'époque des Romains - collecté à l'état de dépôts naturels sur les pentes du Vésuve. Il fut ensuite synthétisé et c'est sous cette forme que les artistes de la Renaissance l'employèrent.

Certains traités anciens de peinture mentionnent le Jaune de Naples sous le nom de « Giallorino » , d'autres indiquent que giallorino est tout simplement un autre jaune de plomb et d'étain, une autre possibilité est que le nom ait été utilisé pour ces deux couleurs à base de plomb, ces dernières étant considérées comme des nuances d'un même pigment…

. Le giallo di Napoli est un antimoniate de plomb (II), Pb(SbO3)2 ou Pb(SbO4 ) 2.

- Son mode de fabrication consiste à chauffer jusqu'à fusion de la céruse (12 onces), du sulfure d'antimoine (2 onces), de l'alun calciné (½ once), et du chlorhydrate d'ammoniaque (1 once).
Après avoir pulvérisé et mélangé le tout, l'ensemble est placé dans un creuset en terre que l'on bouche.
L'exposition se fait tout d'abord à feu doux, puis la chaleur est progressivement augmentée jusqu'à ce que le creuset devienne modérément rouge… Le résultat de cette oxydation est le jaune de Naples, il s'agit d'un oxyde de plomb et d'antimoine.

. Le jaune de Naples est l'un des plus anciens pigment de synthèse connu, on en retrouve la trace à Babylone, en Assyrie, sous la XIXe dynastie Egyptienne… Pigment très réputé, notamment pour les émaux, il fut très utilisé par les peintres médiévaux et les grands-maîtres de la Renaissance.
- Sa siccativité est excellente, il a en outre une bonne fixité à la lumière, par contre il n'est pas très couvrant, ni très stable dans les mélanges à cause de la présence de plomb… Il fut cependant fréquemment utilisé en lieu et place du blanc de plomb pour éclaircir une couleur sans l'assourdir.
- Remplacé au XIXe siècle compte-tenu de son extrême toxicité…

. Minéral : Bindheimite -
- Système cristallin : Isométrique - Gyroïdale.
- Indice de réfraction 2,01 à 2,28.

. Il existe de nos jours deux nuances du jaune de Naples : un jaune de Naples clair (oxyde de fer, de zinc, de sulfure de cadmium), et un foncé (oxyde de fer, de zinc, de sulfure de cadmium, séléno sulfure).
. TRES TOXIQUE

L'Orpiment (minéral) :
La première description de l'orpiment fut faite par Pline l'Ancien en l'an 77, son nom est un dérivé du latin : « Auripigmentum », de « aurum »: or et « pigmentum » : pigment, « pigment d'or », en raison de sa couleur si caractéristique.
- Connu des Égyptiens, des Grecs, des Romains, mais aussi en Perse et en Asie, l'orpiment a petit à petit supplanté le jaune de plomb utilisé dans la peinture de chevalet occidentale, très apprécié des artistes médiévaux (notamment dans l'enluminure) et des Vénitiens ; il était importé d'Asie mineure…

. Pigment très lumineux, existant à l'état naturel, l'orpiment forme une pâte très couvrante, stable, il a en outre une bonne siccativité, mais par contre une compatibilité limitée avec d'autres pigments notamment les pigments de plomb et de cuivre comme la céruse, le vert de gris… de plus il a une forte tendance à noircir à l'air. Certains traités de peinture mentionnent qu'il ne devait pas être touché avec un couteau en fer. Il sera remplacé au XIXe siècle en raison de sa toxicité…
. L'orpiment a été fabriqué artificiellement à partir du XIIIe siècle en mélangeant ensemble du réalgar et du soufre. Il est également connu sous le nom de « Jaune royal , ou Orpin de Perse » …J'ajoute que la version artificielle est plus proche du réalgar que l'orpiment naturel…

. C'est un minéral rare que l'on trouve habituellement associé au réalgar dans les filons de basse température, l'orpiment est aussi un dépôt de sublimation d'origine volcanique, ou de sources thermales chaudes ; sous forme poudreuse, il peut également être un produit d'altération du réalgar habituellement accompagné de stibine (Sb2S3).
. Cette association avec le réalgar (AsS) - je reviendrai plus en détail sur le bisulfure d'arsenic dans la partie consacrée aux rouges - et la stibine permet notamment de le distinguer d'autres minéraux jaunes comme les minéraux d'uranium. Outre la stibine et le réalgar, il est également associé avec la calcite, la barytine, le gypse

. L'orpiment est un trisulfure d'arsenic : As2S3 (composition : As 61,0 %, S 39,0 %), il contient des traces de Hg, Ge, Sb.

. Le minéral appartient à la classe chimique : II SULFURES.
- Sous-classe chimique : Sulfures non-métalliques - Groupe Orpiment.
L'orpiment a un système cristallin : Monoclinique ~ Prismatique.
- Une classe de symétrie : 2 / m Holoédrie monoclinique.
- Un réseau de Bravais : P Primitif.
- Sa dureté est de : 1,5 à 2,0.
- Une densité de : 3,4 à 3,5.
- Clivage : OUI, micacé, par
fait sur les faces du pinacoïde ; les feuillets de clivage sont flexibles mais non élastiques.
- Sa cassure est subconchoïdale, feuilletée.

. Minéral transparent à translucide, sectile, flexible. L'orpiment fond facilement en donnant une masse brillante qui s'étale et se volatilise en laissant une odeur d'ail (due à l'arsenic). . Il est, en outre, soluble dans l'acide nitrique (HNO3) et l'eau régale dégageant une odeur de soufre et d'ail hautement toxique. Il est instable lorsqu'il est exposé à la lumière, de ce fait il doit être conservé à l'abri dans l'obscurité. Le minéral n'est ni magnétique, ni radioactif.
- Pseudomorphosé avec le réalgar, la barite
- Indice de réfraction : 2,40 à 3,02.
. L'orpiment a un lustre : Gras, nacré, adamantin.
- Une couleur jaune d'or, jaune orange, brun, jaune brunâtre, brunâtre orange, jaune.
- Une trace jaune pâle, jaune citron.

. Sa couleur, si particulière, fait qu'on ne peut le confondre avec aucun autre minéral. Son clivage permet de le distinguer du soufre, de même que son association avec le réalgar et la stibine permet de le différencier des autres minéraux jaunes : notamment les minéraux d'uranium. Son instabilité à la lumière et son odeur d'ail lorsque le minéral est chauffé sont également des éléments déterminants. Son identification peut également se faire par diffraction des rayons X et par l'analyse chimique.

. Les cristaux sont rares. Ils ont un habitus prismatique et pseudo-orthorhombique, les faces généralement peu nettes sont difficiles à orienter ; elles sont striées. Macles possibles.
L'orpiment se présente habituellement sous une forme massive, ou feuilletée, en croûtes, agrégats lamellaires, foliacés ou fibreux, mais aussi réniformes, botryoïdaux, granulaires, sphérolithiques.

. L'orpiment est notament employé en tant que minerai d'arsenic, dans la production du verre infrarouge, comme colorant dans les feux d'artifices, mais aussi en tant que photoconducteur et semi-conducteur, dans le processus de tannage ainsi que dans la production de linoléum… Gemme, pierres fines.

. Localisation : Saxe, Allemagne ; Rézbanya, Roumanie ; Caracoles, Bolivie ; San Bernardino, Californie - USA ; Japon ; Australie ;…
. France : mine de La Gardette, Isère ; Haute-Loire ;…

. La première description fut faite par Pline le Naturaliste - Pline l'Ancien (Plinius Secundus) en 77 ; né en 23 après J.-C. dans une riche famille de Côme (Novum Comum) en Italie, le jeune Pline suit des cours à l'école des Rhéteurs à Rome, avant d'entamer une carrière militaire. Il est successivement gouverneur d'Espagne, puis préfet de la flotte de Misènes. Avide de sciences et de littérature, il décide de quitter l'armée lors des dernières années du règne de Néron. Cependant, dès son avènement, Vespasien (successeur de Néron) et ami de Pline le rappelle, en dépit de ses lourdes charges administratives de procurateur en Gaule narbonaise (70), il continue à rédiger des ouvrages notamment « sur la manière d'écrire », des biographies d'histoire : « Histoire des guerres de Germanie » à laquelle il participa en tant que commandant d'une aile de cavalerie, « le Studiosus » … Lors de l'éruption du Vésuve, le 24 août 79, il s'approche de trop près du cratère pour y observer le phénomène et meurt probablement asphyxié par les exhalations sulfureuses, à l'âge de 56 ans, l'année qui suit la publication de son « Histoire Naturelle » en 37 livres, une sorte d'encyclopédie dont les livres 33 à 37 traitent de la minéralogie et accessoirement de la métallurgie.
- Publication : Dana and Edward Salisbury Dana Yale University 1837-1892, Volume I: « Elements, Sulfides, Sulfosalts, Oxides.» John Wiley and Sons, Inc., New York. 7th edition, revised and enlarged: 266-269.
. TRES TOXIQUE

Le Safran :
Teinte jaune fragile, obtenue à partir de pétales séchés de « Crocus Sativus » plutôt employée en mélange avec de la gomme-gutte pour raviver le vermillon et le cinabre…Peu résistant à la lumière il a une nette tendance à s'affadir...
. NON TOXIQUE

- A propos de la Gomme-Gutte :
La gomme-gutte est une résine opaque, cassante, de couleur orangée, en masse, et jaune citron lorsqu'elle est diluée. Elle provient du guttier, un arbrisseau épineux, elle coule par incision ; connue des Égyptiens, elle fut également mélangée à l'huile. Elle est peu résistante à la lumière..
NOCIVE

- Avant de vous parler du massicot et de la litharge, quelques mots sur l'oxyde de plomb (PbO) qui les compose tous les deux...
L'oxyde de plomb se présente sous deux états, soit amorphe : massicot, de couleur jaune vif, soit cristallisé après fusion : litharge, de couleur jaune-orangée. La litharge et le massicot de même que tous les oxydes de plomb sont utilisés comme pigments…

Le massicot :
Est un jaune de plomb et d'étain Pb2SnO4 (type I - stanate de plomb) ou Pb(Sn,Si)O3 (type II - silicate de plomb, oxyde d'étain). Il fut découvert au XIIIe siècle... Le Massicot est produit par le plomb de fusion, l'étain et du quartz, chauffés à environ 800°C. Le pigment est ensuite broyé et tamisé.
- Très utilisé, notamment au XVe siècle, on le trouve principalement à cette époque dans les écoles Florentines et Vénitiennes...
C'est une couleur stable avec la céruse, le vermillon, l'ocre jaune, le vert-de-gris, notamment ; excellente stabilité à la lumière, bonne siccativité...remplacé compte-tenu de sa toxicité au XIXe siècle…
. Système cristallin : type I : Tétragonal - type II cubique, pyrochlore.
. Son indice de réfraction est de : 2,0 - 2,2.
. TRES TOXIQUE

- A propos du Massicot (minéral) :
Baptisé du vieux nom français désignant l’oxyde de plomb, le massicot a été décrit pour la première fois par Jean ~ Jacques Huot en 1841.
. Il est l’une des formes minérales de fil (II), c’est un minéral rare d’origine secondaire, qui se forme comme la litharge (PbO rouge et quadratique) et le minium à partir de l’altération de la galène. On le trouve dans les zones oxydées de gisement de plomb habituellement en compagnie de la litharge, du minium (je reviendrai plus en détail sur cet oxyde de plomb (Pb3O4) dans le chapitre consacré aux rouges).

. Le massicot est un oxyde de plomb PbO, (composition : Pb 92,83 %, O 7,17 %).

Le minéral appartient à la classe chimique : IV OXYDES.
- Sous-classe chimique : Sulfures non-métalliques (métal rapport oxyde/oxygène = 2 et 1).
Le massicot a un système cristallin Orthorhombique - bipyramide - rhombique.
- Classe de symétrie: 2 / m 2 / m 2 / m Holoédrie tétragonale.
- Réseau de Bravais : P Primitif.
- Sa dureté est de : 2.
- Une densité de : 9,56 à 9,70.
- Clivage : OUI - 1;} {110 parfait ; se distingue dans deux directions perpendiculaires, rarement vu.

. Le minéral est translucide à transparent, flexible. Il fond facilement et donne un verre de couleur jaune ; il est en outre lentement soluble dans le HCl.
- Indice de réfraction  : 2,51 à 2,71.
Le massicot à un lustre huileux, gras à terne - adamantine.
- Une couleur : Jaune à jaune rougeâtre, dû aux inclusions de minium.
- Une trace : Jaune plus léger que la couleur, jaune rougeâtre.

. Son association avec la galène est l’un des meilleurs critères d‘identification, contrairement au soufre le minéral a une fusibilité sans flamme et sans fumée d’arsenic contrairement à l’orpiment. Le massicot peut également être identifié par diffraction des rayons X et par l’analyse chimique.

. Les seuls cristaux connus sont les cristaux de synthèse.
- Dans la nature le massicot se trouve habituellement sous une forme de masses terreuses ou écailleuses il forme des films pulvérulents ou bien des revêtements squameux dans les cavités de corrosion du minéral.

. Morphologie : Enduit, massif, terreux, écaille, pulvérulents.

- Localisation : France : La Gardette, Isère ; Malines, Haute Loire ; Sainte Croix aux Mines, Lorraine ;…

- La première description fut faite par Pline l'Ancien (77), ce dernier précisant : « que ce pigment était utilisé pour imiter le cinabre... » Le massicot fut redécrit, en 1841, par Jean-Jacques Huot , géologue, minéralogiste français et grand collectionneur, né en 1790. C'est en suivant les enseignements de Saint-Fond , de Brongniart , de Cuvier ou de Desfontaines, mais aussi par ses propres lectures que Jean-Jacques Huot acquiers la formation de géologue. Dès 1824, il rédige des chroniques sur les fossiles dans un journal nommé « Le Corsaire ». Il est rapidement associé aux « Anales des Sciences Naturelles». C'est au début des années 1830, avec la fondation de « La Société Géologique de France », que grandit sa notoriété... Il est ensuite sollicité pour poursuivre le travail de Desmaret : « Précis de la Géographie universelle de Malte-Brun » . Auteur de nombreux articles pour l' « Encyclopédie Méthodique » . Il publie également un ouvrage sur la « Géographie, la Minéralogie et la Géologie. tout en dirigeant la « Géologie de la Crimée » ... Il décède en 1845...
- Publication : « Nouveau manuel complet de minéralogie », Volume 1 Par Jean-Jacques-Nicolas Huot 1841 P.239.
. TRES TOXIQUE

- A propos de la Litharge (minéral) :
Le terme de litharge vient du grec «  lithos » , pierre et de « arguros » argent ; ou selon d’autre sources du grec λιθάργνρος (lithargyros) nom donné par Dioscorides à un matériel obtenu pour séparer le fil de l'argent par la métallurgie du feu.
La première description fût faite par Edgar Wherry (1885~1982), minéralogiste américain, en 1917, après sa découverte dans la localité type de Cuamongo, dans le comté de San Bernardino CO, Californie - USA.

La litharge (oxyde rouge de plomb) est l’une des formes minérales normales de fil (II). C'est un minerai secondaire qui se forme à partir de l'oxydation de la galène dans les roches ignées, sédimentaires, dans les zones oxydées de gisement de plomb habituellement avec le massicot, le minium, la galène, la plattnerite, l‘hydrocerussite

. La litharge est un Oxyde naturel de plomb Pbo, (composition : Pb 92,83 % , O 7,17 % ).

. Le minérai appartient à la classe chimique : IV OXYDES.
- Groupe Litharge,
- Sous-classe chimique : Oxydes de métal / O = 2 et 1 (métal rapport oxydes/oxygène = 2 et 1).
La litharge a un système cristallin : Tétragonal
- Une classe de symétrie : 4 / m 2 / m 2 / m Holoédrie tétragonale
- Un réseau de Bravais : P Primitif
- Sa dureté est de : 2,0
- Une densité de : 9,6 à 9,7
- Clivage : Oui - 1; } {110 parfait .

. Minéral est transparent.

- La litharge chauffée à 400° C. = protoxyde de plomb fondu et cristallisé.. Le minéral n'est ni fluorescent, ni radioactif.
- Indice de réfraction : 2,66 à 2,53.
La litharge a un lustre Huileux, gras, mat.
- Une couleur rouge.
- Une trace rouge pâle.

- Soulignons également que massicot et litharge ont la même composition chimique PbO, mais des systèmes cristallin différents massicot : orthorhombique , litharge : tétragonal c'est pour cette raison qu'ils sont qualifiés de dimorphiques - Le dimorphisme est la possibilité pour une substance de cristalliser sous deux aspects différents.
. Pseudomorphosée avec la cérussite.

. Son association avec la galène est l’un des meilleur moyen d’identification. Le minéral peut être confondu avec le minium (fil rouge) toutefois la densité de la litharge est plus élévée (9,6 - 9,7). La détermination peut également se faire par diffraction aux rayons X et par l’analyse chimique.

. La litharge forme des enduits en incrustation, avec une structure cristalline tétragonale interne, mais aussi des croûtes graisseuses apparentes…Les cristaux artificiels sont tabulaires.

. Morphologie : Croûte, enduit.

. La litharge à longtemps été utilisée comme pigment, puis remplacée au XIXe siècle compte tenu de son extrême toxicité…

. Localisation : Cuamongo, comté de San Bernardino CO, Californie - USA ; Allemagne, Forêt-noire ; Grèce, mines de la zone de Lavrion ; Italie, Sardaigne, Piémont ; Mexique ; Maroc ;…
France : Finistère (Poullaouen) ; Alsace ; Lozère ; Loire ;…

- La première description fût faite comme je l’ai précédemment souligné par Edgar Wherry minéralogiste américain, en 1904... A compléter......
- Publication : Larsen, E.S. (1917), « Massicot and litharge, the two modifications of lead monoxide » , American Mineralogist: 2: 18-19.
. TRES TOXIQUE
A suivre : Les Rouges, les Verts, les Bleus, les Terre, le Blanc, les Noirs + Lumière profonde, lumière superficielle, réfraction, l'éclat, les liants et Conclusion...